Cornus mas

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

La haie du Sener vue depuis le verger communal ; au fond, Artonne

La longue haie communale du Sener, en direction du puy de Loule, créée lors du remembrement, a été plantée de divers arbustes à fleurs. Outre les aubépines monogynes, les sureaux noirs, les fusains, les troènes, les érables champêtres, une espèce attire l’attention par plusieurs originalités : le cornouiller mâle. De beaux exemplaires en train de devenir de petits arbres jalonnent la haie. 

Il s’agit d’une essence non locale, absente à l’état naturel en Auvergne mais bien présent dans la moitié Est de la France. Il est proche parent d’une autre espèce répandue sur la commune dans les haies, les bois et les friches : le cornouiller sanguin aux fruits toxiques. (vous pouvez découvrir ce dernier dans une chronique scientifique)

On remarque le cornouiller mâle même en hiver avec ses gros bourgeons veloutés à fleurs globuleux portés sur de courts pédoncules et son écorce qui se détache en petites plaques sur le tronc court.

Dès mars, il fleurit avant l’apparition des feuilles : des ombelles de fleurs jaunes étoilées à quatre pétales, riches en nectar et appréciées des abeilles qui commencent à sortir. 

A partir d’avril, son feuillage se forme : d’un beau vert brillant, les feuilles ont des nervures très arquées convergeant vers la pointe. Si on déchire doucement la feuille en travers, les deux moitiés restent accrochées par des fils ! 

Mais le moment le plus spectaculaire, c’est à partir de la fin de l’été avec ses fruits charnus, rouge vif orangé virant ensuite au rouge Bordeaux foncé ; en forme de petites olives, par deux à trois, ils pendent vers le bas. Au même moment, le feuillage vire au rougeâtre du plus bel effet. Ces fruits sont des cornouilles ou cornioles avec une chair acidulée agréable et un gros noyau allongé marqué de quatre côtes. Il faut attendre qu’ils soient ramollis pour les consommer et on peut en faire des confitures ou des compotes ; ils sont réputés pour leur richesse en vitamine C (plus que les oranges !). 

Néanmoins, nous déconseillons de les consommer ici pour deux raisons : d’une part, ils doivent récolter pas mal « d’embruns de pesticides » vu le décor ambiant et surtout, il vaut mieux les laisser pour les oiseaux comme les grives et les merles qui les consomment volontiers en automne.  Finalement, cet arbuste s’avère donc positif pour la biodiversité locale même s’il n’est pas vraiment indigène.

G. Guillot. Zoom-nature

A retrouver dans nos ouvrages

Retrouvez le cornouiller mâle et ses fruits
Page(s) : 84-85 Guide des fruits sauvages : Fruits charnus