Corythucha ciliata

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

Ecorce de platane avec des petites plaques qui se détachent

Au milieu de la place de Loche se dresse un jeune platane. Comme tous ses congénères, il a une écorce qui se détache naturellement en plaques qui se soulèvent (ce n’est pas une maladie mais une manière de renouveler son écorce en surface). Et comme partout désormais en Auvergne, dans les villes et villages de la plaine au moins, dès que l’on soulève ces petites plaques en hiver, on trouve presque à chaque coup de minuscules insectes blancs pas faciles à voir, plaqués sur la face interne de l’écorce soulevée ; ils sont immobiles car en hibernation. 

Tigres adultes sous une plaque d’écorce de platane en hiver

Ce sont des tigres du platane, une espèce de punaise originaire d’Amérique du nord (comme le platane) qui a colonisée une bonne partie de l’Europe depuis les années 1960-70. Son autre surnom de punaise réticulée du platane traduit bien son apparence surprenante (à la loupe) avec son aspect de dentelle ajourée magnifique ! 

L’été les adultes se nourrissent sur les feuilles du platane (uniquement) dont ils sucent la sève comme des pucerons provoquant par leur nombre la décoloration des feuilles et leur chute prématurée ce qui peut affaiblir ces arbres. Deux à quatre générations se succèdent chaque année et en fin de saison, ils peuvent être très nombreux. Parmi les moyens  de lutte pour protéger les platanes (qui malgré tout supportent assez bien ces attaques), on peut préconiser la pose d’abris à chrysopes, les « mouches aux yeux d’or » prédatrices qui semblent s’attaquer à ces punaises. En tout cas, il est interdit de recourir à des pesticides pour les éliminer. 

G Guillot. Zoom-nature