Spergula rubra

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate et sur la commune voisine d’Artonne. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

23/04/2020 Chemin des Rapans.

La bande centrale du chemin rénové il y a quelques années a fini par reconquérir ses droits et une flore spécialisée dans la résistance au piétinement s’est installée au fil des ans : plantain corne-de-cerf, porcelle enracinée, plantain lancéolé … autant de plantes en rosettes à ras de terre et donc aptes à tenir bon malgré les passages des véhicules et des piétons. En ce printemps, suite aux pluies récentes, vient s’y ajouter un beau tapis de mignonnes petites fleurs étoilées roses: la spergule rouge ou sabline rouge. 

Elle ne possède pas comme les plantains qu’elle côtoie de rosette de feuilles plaquées au sol mais étale ses tiges fines en tous sens formant ce tapis peu dense mais régulier ; ainsi, elle ne peut prospérer que dans les endroits dénudés, non colonisés par les plantains qui imposent leur loi ! Des feuilles opposées (deux par deux), allongées, petites et fines, d’un vert foncé habillent ces tiges grêles. On notera (de près !) la présence à la base des paires de feuilles « d’écailles » argentées : ce sont des stipules, des mini-feuilles à la base des « vraies » feuilles.  Les fleurs roses petites (3 à 5mm de diamètre) se montrent au sommet des tiges avec leurs cinq pétales étalés en étoile. Ajoutons qu’au toucher cette plante poisse un peu car elle est couverte de poils glanduleux. 

La spergule se trouve souvent, comme ici, en compagnie du plantain corne-de-cerf (feuilles très découpées) et du plantain lancéolé (feuilles entières).

Cette plante, assez commune mais difficile à repérer tant qu’elle n’est pas fleurie (et encore, même ainsi, elle reste peu voyante) affectionne les sites sablonneux (comme le revêtement du chemin), piétinés, tassés mais temporairement humides. De ce fait, elle fréquente les milieux transformés par les activités humaines : parkings, chemins, accotements au ras des routes, rues pavées, trottoirs, … Elle s’y comporte soit en annuelle dans les sites « extrêmes » hyper piétinés et très secs, soit en bisannuelle ou même en vivace sur quelques années quand les sites sont moins perturbés et reçoivent plus d’eau au moins en hiver et au printemps. 

G Guillot. Zoom-nature.