Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

Si la biodiversité connaît un net déclin ici comme ailleurs, il est un groupe qui ne connaît pas la crise mais bien au contraire prospère : les déchets errants. J’appelle ainsi les « petits » déchets qui trainent de ci de là, pour les différencier de ceux des décharges sauvages. J’ai la très nette impression que depuis une décennie sur notre commune comme partout d’ailleurs, leur nombre connaît une véritable explosion. Or, dans l’immense diversité de ces déchets errants, arrivent largement en tête les plastiques de toutes natures dont on sait qu’ils mettront des dizaines ou des centaines d’années à se décomposer tout en libérant des substances chimiques nocives qui passent dans l’eau et dans les plantes via le sol. Ils se fragmentent en petits morceaux, des micro-plastiques, qui commencent sérieusement à envahir tout l’environnement terrestre. Une part rejoint les rivières avec le ruissellement et atterrit finalement dans la mer. Bien plus que la « pollution visuelle », certes désagréable, cette pollution chimique rampante constitue une véritable bombe à retardement dont nous allons rapidement sentir les effets indirects jusque dans nos assiettes. 

Pour en avoir le cœur net et mesurer l’ampleur du problème, j’ai décidé d’une part, le plus souvent possible d’en ramasser au cours de mes balades ; je sais que cela ne résout pas le problème mais ce seront autant de déchets en moins. Et pour témoigner, j’ai aussi décidé de collecter tous ces déchets, de les stocker temporairement pour réfléchir comment sensibiliser la population. 

Ainsi, ce dimanche 26 janvier, de retour d’une balade, je décide de prospecter un bord d’un chemin qui traverse la plaine sur 800m en récupérant tout ce qui traîne (sauf les papiers qui eux se décomposent) et qui peut entrer dans mon sac de collecte. La pêche est impressionnante et incroyable.

Et encore, j’ai laissé de côté un grand sac plastique d’engrais et deux plaques de polystyrène trop grandes pour mon sac. Mais d’où viennent toutes ces bouteilles plastiques dont la majorité ont l’air très anciennes ? Mystère ! Quel legs pour les générations futures ! Si quelqu’un a des idées pour « mettre en scène » ces collectes et le faire savoir, nous pourrions monter une action de sensibilisation car, pour ce problème, tout le monde sans exception est concerné. Même moi qui soulève cette question, il m’arrive de laisser traîner dans mon jardin des « objets » plastiques que le vent violent peut emporter. En tout cas, il faut agir de toutes les façons possibles, même à petits pas.  

Une remarque pour terminer : collecter les déchets errants vous condamne à la double peine car d’une part ce n’est pas très ragoutant et agréable, mais d’autre part, une fois collectés, ces déchets vont grossir votre poubelle ; or, comme la taxe sur les ordures ménagères se fait au volume produit, on paye en plus « pour les inconséquents » !! 

G Guillot. Zoom-nature.