Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate et sur la commune voisine d’Artonne. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

Noter la disposition particulière des petits rameaux régulièrement espacés en « arêtes de poissons »

08/04/2020 En ce moment, des petits arbres attirent l’attention par leur aspect intriguant : des branches nues, sans feuilles, réparties plus ou moins en « arêtes de poisson » mais couvertes de manchons vert pomme très denses de fruits ronds en forme de cœur. Ces fruits forment des bouquets tout au long des branches et portent chacun une aile membraneuse mince, échancrée au sommet avec une graine près de l’échancrure. Ce sont les fruits secs ailés ou samares de l’orme champêtre ou ormeau, un arbre très répandu mais souvent dispersé. Parfois, sur certains individus, la partie centrale avec la graine est rouge vif du plus bel effet : il s’agit en général d’arbres en plein soleil et la coloration vive serait peut-être une protection contre l’excès de lumière. 

Très beau spécimen dans la lande des Varennes Hautes

Il y en a de beaux exemplaires en ce moment le long du haut de la rue des Varennes ; dans la lande des Varennes Hautes, je viens aussi d’en voir un très beau spécimen couvert de fruits. 

La floraison a lieu très tôt bien avant la sortie des feuilles qui ne font que commencer à poindre sur certains individus. Cette année, la floraison a eu lieu dès la fin février à la faveur d’un épisode très doux et a bien réussi car à ce moment là il n’y a pas eu de gelées. Ainsi, les fleurs petites et nombreuses, rougeâtres, insignifiantes, ont pour la plupart donné naissance chacune à un fruit ailé : d’où cette profusion incroyable ! En fait, les ormes ne semblent produire des fruits qu’un an sur deux en moyenne. nous devons donc être une année « avec » ! 

Fleurs petites rougeâtres en février mars.

Ces fruits ailés, une fois mûrs, vont se détacher et être emportés au loin par le vent ce qui assure la dispersion de l’espèce et lui permet de coloniser des espaces libres en friche : l’orme fait partie des essences pionnières. Elles peuvent aussi flotter à la surface de l’eau quand l’arbre pousse près d’une rivière et ainsi dériver avec le courant. 

On peut grignoter ces fruits au goût fin tant qu’ils sont encore verts ; une fois secs, ils deviennent plus coriaces.

G Guillot. Zoom-nature.