Phoenicurus ochruros

Parmi les nombreux effets de la hausse des températures moyennes liée au réchauffement climatique en cours sur les populations d’oiseaux, l’avancement dans le temps des dates de début de pontes a déjà été suspecté ou démontré chez plusieurs espèces européennes. Une étude menée dans le nord-est de la Croatie sur une période de 22 ans (de 1989 à 2010) confirme cette tendance et apporte des données chiffrées sur l’ampleur du phénomène à propos du rouge-queue noir.

Des pontes de plus en plus précoces

Sur cette période, les trois ornithologues croates ont suivi pas moins de 230 premières pontes (il peut y avoir une seconde ponte plus tard en saison) ; dans ce pays, la majorité de ces premières pontes ont lieu en Avril. On appelle « date de ponte » la date du dépôt dans le nid du premier œuf d’une ponte.

La date moyenne de ponte trouvée sur cette période se situe au 17 avril +/- 6,4 jours. En 22 ans, cette date a avancé dans le mois d’avril de 10,6 jours, soit une moyenne de 0,5 jour/an. Sur la même période, les données météorologiques indiquent une augmentation moyenne des températures d’avril de + 2,2°C. une analyse de corrélation montre que les variations de date de ponte suivent celles des températures moyennes du mois d’avril : lors des printemps plus chauds, les dates de ponte sont plus précoces.

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Jeune rouge-queue noir qui a quitté son nid depuis peu

Quelles conséquences pour l’espèce ?

Au vu de ses résultats, on pourrait afficher un certain optimisme en se disant : les oiseaux s’adaptent ; ils sont capables d’avancer leur date de ponte ce qui ajuste la naissance des poussins avec la période de disponibilité maximale des ressources alimentaires. Mais, d’une part, il n’est pas certain que toutes les espèces soient capables de le faire : le rouge-queue noir appartient au groupe des passereaux, bien connu pour ses capacités générales d’adaptation aux changements dans l’environnement. D’autre part, ces mêmes oiseaux doivent affronter bien d’autres changements induits comme par exemple des changements dans les réseaux alimentaires : certaines espèces servant de nourriture de base peuvent voir leur cycle entièrement modifié et devenir indisponibles au moment de l’élevage des jeunes, au moins sous la forme habituelle (par exemple les larves) ; la survie des jeunes peut être affectée par des changements dans les cortèges de parasites qui ne manquent pas de les assaillir ; etc …

La partie reste donc loin d’être jouée y compris pour notre « rossignol des murailles » sachant aussi que le changement climatique se poursuit pour l’instant à un rythme soutenu !

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BIBLIOGRAPHIE

Egg-laying trends in black redstart (Phoenicurus ochruros Gmelin). Z. DOLENEC ; P . DOLENEC ; J. KRALJ. CURRENT SCIENCE, VOL. 102, NO. 7, 10 APRIL 2012

A retrouver dans nos ouvrages

Retrouvez le rouge-queue noir
Page(s) : 399 Le Guide Des Oiseaux De France