Carduelis carduelis

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

Chaque hiver, parmi les visiteurs assidus de la mangeoire à oiseaux de mon jardin, les chardonnerets élégants (leur nom officiel !) occupent souvent le devant de la scène, n’hésitant pas à chasser les mésanges pourtant entreprenantes ! En hiver, ils circulent en petites bandes de quelques dizaines d’individus et fréquentent régulièrement les postes de nourrissage. Belle occasion d’observer leur comportement et leur mode opératoire face aux graines de tournesol qui les attirent tout particulièrement. 

Le chardonneret impose souvent sa loi sur la mangeoire !

Si le chardonneret est très facile à identifier sans risques de confusions avec les autres hôtes des mangeoires, mâles et femelles, même de près, restent très difficiles à distinguer: chez les femelles, le rouge de la face serait moins étendu avec la tache du menton plus arrondie et non pas carrée comme chez les mâles !

Le chardonneret est avant tout granivore même s’il consomme en été quelques insectes en plus.  Son bec conique et assez fin (comparé notamment à celui du verdier) ressemble à une paire de pinces fines courbées très pointues au bout, dédiées à extirper les graines des inflorescences serrées sur les pantes sauvages qu’ils exploitent : toutes sortes de plantes herbacées dont les chardons, les cardères, les pissenlits, les bardanes, les centaurées et les fruits secs de divers arbres (graines de cônes de résineux, bouleaux, aulnes, ormes, peupliers, …). Une fois la graine saisie entre les deux mandibules, il l’écrase un peu pour briser l’enveloppe dure qui l’entoure et avaler le contenu nutritif. Sur les mangeoires, les chardonnerets récoltent les graines en les picorant mais, dans la nature, ils savent se montrer acrobates en se suspendant la tête en bas sur les têtes de fruits. Le régime granivore leur impose de boire souvent (les graines sont sèches) d’où l’importance de leur offrir en plus des mangeoires garnies un point d’eau en hiver. 

On peut aussi favoriser ces oiseaux en laissant pousser au jardin de grandes plantes à fruits secs comme des tournesols ou en laissant des pissenlits venir à fruits dans les pelouses ; mieux encore, on peut semer des cardères sauvages (qui se ressèment très facilement au jardin) dont ils sont pratiquement les seuls à exploiter les graines, dures à extraire des « brosses ».

Pour en savoir plus sur la cardère sauvage, vous pouvez consulter la chronique complète qui lui est consacrée

G. Guillot. Zoom-nature

A retrouver dans nos ouvrages

Retrouvez le chardonneret élégant
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