Sambucus ebulus

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

Colonie de petit sureau sur un talus de chemin (Aubiat)

En plaine de Limagne, nous avons deux espèces de sureaux sauvages : le grand ou sureau noir, un arbuste presque arbre très connu et le petit sureau ou sureau hièble, une grande herbe au port buissonnant, peu connu et souvent confondu avec le grand. Le petit sureau se distingue du grand, outre sa taille ne dépassant pas 2m de haut et le fait qu’il n’a pas de bois du tout dans ses tiges herbacées, par ses ombelles de fleurs blanches très denses mais tournées vers le ciel (penchées chez le grand) ; sinon, il produit aussi des baies noires brillantes, un peu plus grosses, remplies d’un suc rouge violacé qui tache fortement. Elles sont plutôt toxiques et, à fortes doses, provoquent des diarrhées et des vomissements : à éviter donc ! Pourtant, autrefois en Limagne, on utilisait le jus de ces fruits pour colorer le vin trop clair ! 

A Saint-Myon, on le rencontre çà et là comme par exemple le long d’un vieux muret de pierre entre la station d’épuration de Parret et le pont sur l’autoroute ; une autre se trouve avec la station d’amour-en-cage de Laira (voir la chronique).

Il forme toujours des colonies plus ou moins étendues le long des haies, sur les talus, dans les fossés ; sous terre, il a des tiges rampantes (rhizomes) sur lesquelles poussent les tiges dressées côte à côte. Comme il recherche les sols fertiles enrichis, on le surnommait autrefois l’herbe à l’aveugle : les paysans savaient que là où pousse le petit sureau, on peut sans risque, les yeux fermés, acheter la terre qui est forcément bonne à cultiver ! 

En automne, les fruits sont rapidement mangés par les oiseaux ; la plante jaunit et sèche sur pied ; l’année prochaine, de nouvelles tiges repousseront depuis les rhizomes souterrains (plante vivace)

Le petit sureau attire de nombreux insectes butineurs et ses fruits nourrissent les passereaux migrateurs en automne : on peut donc veiller à ne pas faucher ses colonies le long des chemins pour les laisser fleurir et produire des fruits … aussi pour le plaisir des yeux. 

Si vous voulez en savoir bien plus sur le sureau hièble et notamment sur ses liens avec l’homme, vous pouvez lire la chronique qui lui est consacrée dans la partie scientifique de zoom-nature.

G Guillot. Zoom-nature.