Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

Chélidoines fleuries installées sur la « maison du fagotier (Rue des Varennes)

Beaucoup de gens la connaissent au moins de nom et de renom : l’herbe-aux-verrues, la chélidoine des botanistes. Elle est réputée pour l’usage du suc laiteux jaune vif qui s’échappe des tiges et feuilles coupées pour « brûler » les verrues cutanées ; mais, attention, cet usage présente des risques car le suc est vraiment caustique et il ne faut surtout pas se frotter les yeux avec les doigts portant ce liquide ! 

La grande éclaire comme on l’appelle encore, est commune dans les rues du village où elle affectionne les pieds des vieux murs ; elle se montre capable aussi de pousser au sommet ou au beau milieu de ces mêmes murs, exploitant des fissures pour enfoncer sa souche profonde et puissante : la chélidoine est vivace. On la retrouve au sol, parfois en colonies abondantes, au bord de la Morge notamment dans les bois d’acacias où elle profite des sols enrichis en azote pour prospérer. On la reconnaît facilement à son feuillage vert franc découpé et à ses fleurs d’un beau jaune à quatre pétales, faisant penser à des mini-pavots … ce qui est normal puisqu’elle en est proche parente ! 

Rosette de feuilles qui persiste même en hiver

Sa capacité à coloniser des murs parfois à plusieurs mètres de hauteur a de quoi surprendre. En fait, elle atteint les fissures favorables via ses graines produites dans de longues capsules en forme de gousses.

A maturité, ces fruits secs éclatent et libèrent les graines sombres qui portent chacune un appendice huileux charnu blanc, très apprécié comme nourriture par les fourmis. Ce sont elles qui les déplacent et les emportent vers leurs fourmilières souvent installées dans les vieux murs ; elles détachent la graine au dernier moment pour emmener l’appendice dans la colonie et s’en nourrir. Ainsi, les graines arrivent en ces lieux improbables où elles pourront (peut-être) germer et donner un nouveau pied de chélidoine ! 

Alors, laissons la s’installer librement au long des rues et sur les vieux murs sans l’arracher ou la détruire  : ce devrait être avant tout ceci un village fleuri !

Vous pouvez en découvrir beaucoup plus sur cette plante à travers deux chroniques dans la partie scientifique de ce site : « Chélidoine : comme un petit coquelicot ! » et « Chélidoine : par delà les murs ». 

G Guillot. Zoom-nature. 

A retrouver dans nos ouvrages

Retrouvez la chélidoine
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