Cette chronique concerne l’une des fermes auvergnate gérée par le mouvement Terre de Liens dont les objectifs sont d’enrayer la disparition des terres agricoles, alléger le parcours des agriculteurs qui cherchent à s’installer, et développer l’agriculture biologique et paysanne.

Afin de mieux valoriser l’impact de la gestion biologique sur la biodiversité locale dans les vergers de l’Etoile à Saint Amant-Tallende, connaître la flore sauvage qui se développe à l’intérieur de ces vergers constitue un enjeu majeur quand on sait que les plantes  représentent souvent à elles seules plus de la moitié de la biodiversité totale en termes de nombre d’espèces, les insectes représentant l’autre grosse contribution. Aussi, un inventaire de cette flore va être entrepris à partir de ce printemps 2020. 

Une « strate » arborée et une strate herbacée !

Les vergers de pommiers comme ceux de l’Etoile peuvent être considérés comme des milieux hybrides avec une partie quasi forestière correspondant aux arbres fruitiers et leurs canopées et une partie occupée par des communautés herbacées de type pelouses ou prairies entre les rangées. 

Pour réaliser un tel inventaire avec de modestes moyens de disponibilité en temps et de capacité à effectuer des traitements statistiques des données recueillies, il semble sage de se limiter à une approche purement qualitative par simple présence d’espèces. Comme les parcelles sont petites et disjointes (voir la chronique sur l’importance de la matrice), on peut envisager un recensement des espèces végétales par parcelle : plusieurs passages au cours de la pleine saison entre fin avril et juillet sont impératifs en complétant avec des visites hivernales (rosettes et germinations visibles) et automnales (fruits et plantes sèches encore sur pied) sans oublier le tout début du printemps avec ses quelques espèces à floraison dite vernale et très brève.

On se limitera aux seules plantes à fleurs (il y aussi les mousses, les hépatiques) qui sont les plus représentatives de la flore. Il faut aussi veiller à ne pas recenser la flore des bordures au contact d’autres milieux périphériques car cela fausse les données à cause des effets de lisière. Ces données seront transmises au Conservatoire Botanique national du Massif central dont le site de saisie permet via les photos aériennes de reporter les données de manière ultra précise par parcelle.

Outre la connaissance « scientifique » de la flore des vergers, cet inventaire peut apporter aux exploitants des éléments intéressants : repérer les espèces de plantes hôtes du développement d’insectes auxiliaires permettant de lutter contre les bioagresseurs des pommiers (comme les pucerons par exemple) et les espèces favorables à la présence des abeilles solitaires au printemps, au moment de la floraison des pommiers, essentielles pour assurer une bonne pollinisation et donc une bonne récolte. On pourra aussi peut-être utiliser cette liste pour valoriser la vente des produits du verger car les consommateurs deviennent de plus en plus sensibles à ces aspects liés à la biodiversité. Quand on mangera des pommes du verger de l’Etoile, savoir que le verger qui l’a produite abrite telle ou telle espèce peu banale ou rare ou spectaculaire, çà peut être un plus important ! 

Le gui fait partie de la biodiversité « forestière » des parcelles … même s’il n’est très apprécié des exploitants !

Si vous êtes intéressés par cet inventaire, vous pouvez me contacter via le mel de mon site sur la page d’ouverture https://www.zoom-nature.fr cliquez sur contactez-moi ; on pourra envisager de manière informelle (pas de sorties programmées) des sorties communes pour les personnes désirant s’initier ou approfondir leurs connaissances floristiques. Cette offre s’adresse à des personnes locales.

G. Guillot. Zoom-nature. 

Bibliographie 

https://terredeliens.org/auvergne.html