Abies pinsapo

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

A l’angle de la rue de l’Egalité (la rue du cimetière !) et de la route de Combronde, juste derrière le mur de la propriété de Val Rose d’en haut, se tient un grand conifère au feuillage un peu vert bleuté et au port « raide ». Il s’agit d’un beau spécimen d’une espèce relativement peu courante en culture : le sapin d’Espagne, Abies pinsapo en latin botanique. A l’intérieur du parc, il semble y avoir un autre spécimen encore plus grand (mais il faudrait le vérifier de près)

Il se reconnaît à son port conique pyramidal et à ses aiguilles courtes (1-2cm pas plus), épaisses, très serrées, un peu piquantes au toucher qui lui valent le surnom de sapin hérisson. Il produit rarement des cônes (« pommes de pin ») qui se tiennent dressés comme tous ceux des vrais sapins et se désarticulent sur l’arbre à maturité, au lieu de pendants et tombant d’une pièce chez les épicéas ; ils sont en général tout en haut de l’arbre. Par contre, au printemps, les branches du bas se couvrent de masses rougeâtres : ce sont les cônes mâles qui en s’ouvrant libèrent du pollen. 

Ce que l’on sait peu c’est que cet arbre à l’état sauvage est devenu très rare et localisé dans une toute petite zone montagneuse des sierras andalouses dans le sud de l’Espagne entre 1200 et 1800m. Il y en désormais bien plus de spécimens plantés un peu partout qu’à l’état sauvage ! Ses origines en font une essence qui résiste bien à la sécheresse. 

Son nom latin de pinsapo signifie mot-à-mot « conifère savon » et vient de son nom espagnol : en effet, si on froisse les aiguilles dans de l’eau, elles produisent une mousse savonneuse, due à la présence de substances chimiques appelées saponines.

G Guillot. Zoom-nature.