Corvus monedula

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

Couple sur une vieille maison de St Myon qui leur sert probalement de site de nid.

On ne peut pas traverser le village à la belle saison sans entendre leurs cris secs et répétés en séries, kyak, kyak, venant du ciel ou des toits : les choucas des tours occupent en permanence l’espace sonore du village.

Perchés dans des arbres, non loin de l’Eglise St Médulphe

On les voit circuler par couples (que l’on dit très liés) ou en petites troupes, qui sur un toit élevé d’une maison ancienne, qui sur l’église, qui sur les grands arbres des parcs. Ces petits corbeaux (famille des corvidés) de la taille d’un pigeon, se distinguent par deux traits bien visibles : la nuque, les côtés de la tête et le haut du front gris pâle et, surtout, un œil remarquable avec son iris blanc qui donne une intensité surprenante à leur regard.

L’hiver, ils quittent le village pour se regrouper en grandes bandes de plusieurs centaines dispersées dans la plaine, s’associant souvent avec des corbeaux freux ; ils cherchent alors des graines et des baies.

Bande de choucas (et de corneilles noires) en fin d’automne vers St Agoulin

Ils nichent en petites colonies lâches de préférence dans des cheminées désaffectées ou des cavités dans des murs : ils y bâtissent un amas de branches tapissé de laine, de plumes et de mousse. Le village doit en héberger une bonne dizaine de couples mais difficiles à dénombrer.

Dès la belle saison, plusieurs fois par jour au moment des nichées, je les vois « monter » depuis le village vers la butte des Varennes Hautes où ils vont chasser dans les prés tondus par les ânes.

Bande de choucas survolant ma maison en juin ; ils partent chasser dans les prés de la butte des Varennes Hautes

Là, ils marchent à pas rapides et scrutent le sol à la recherche de petites proies : des criquets et sauterelles, des fourmis, des mouches, des chenilles et des scarabées. C’est pourquoi ils ont besoin de prairies rases, bien pâturées pour trouver une telle nourriture. Il paraît qu’il leur arrive de chasser les fourmis volantes en vol ou de se poser sur le dos des moutons ou du bétail pour les débarrasser de leurs parasites (tiques, …) mais je n’ai jamais eu la chance de voir ce comportement. Il faut dire qu’ils sont très méfiants quand ils sont en train de se nourrir, à découvert et donc à la merci des prédateurs tels que des rapaces. En tout cas, ces oiseaux méritent largement notre protection et bienveillance en tant qu’auxiliaires de l’agriculture.

Vous pouvez aussi lire une chronique scientifique sur l’étonnante fonction de leurs yeux si curieux avec cet iris blanc alors que la majorité des corvidés ont des yeux noirs ! 

G. Guillot. Zoom-nature

A retrouver dans nos ouvrages

Retrouvez le choucas des tours
Page(s) : p 306 Le Guide Des Oiseaux De France