Operophtera brumata

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

Mâle de phalène brumeuse posé sur une vitre

Comme chaque hiver à partir de novembre et jusqu’en février, régulièrement au moment de fermer les volets, je trouve dans ma véranda des papillons de nuit de couleur foncée et assez indolents : des phalènes brumeuses, une espèce répandue dont la période des accouplements se situe … en plein hiver ! 

  • Mâle de profil
  • Mâle dessous

Les ailes brunes arrondies et finement poilues portent plus ou moins des lignes ondulées foncées ; avec l’éclairage, elles arborent des reflets satinés. Ce sont des mâles obligatoirement car les femelles, elles, ont des ailes réduites à des moignons et ne volent pas ; elles se déplacent avec leurs longues pattes qui leur donnent un air d’araignée !  La femelle émet des substances odorantes qui attirent les mâles de loin (phéromones) pour s’accoupler ; ensuite, elles pondent leurs œufs sur les rameaux de divers arbres et arbustes : pommiers, noisetiers, tilleuls, charmes, saules, …

  • Femelle quasiment sans ailes
  • Femelle

Au printemps, naîtront des chenilles vertes rayées de jaune qui rongent les jeunes feuilles en développement. Tous les 3 ou 4 ans en moyenne, on assiste à des explosions de populations avec de très nombreuses chenilles qui peuvent défolier un peu les arbres au printemps, dommages limités vite récupérés par les arbres. En plus, leur abondance attire nombre de prédateurs dont les mésanges qui les recherchent activement au moment où leurs jeunes sont éclos. En posant des nichoirs, on dispose donc, si on craint les dégâts occasionnés, de précieux alliés qui sauront les limiter. D’autre part, les chauves-souris, tant qu’elles ne sont pas entré en hibernation, chassent activement les adultes . 

Ce papillon, bien que commun, connaît un certain déclin du fait de l’usage des pesticides (notamment dans les jardins), des destructions causées par les chocs avec les voitures et la pollution lumineuse des lampadaires qui les attirent irrésistiblement et causent leur épuisement et leur mort. 

G. Guillot. Zoom-nature