Helicigona lapicida lapicida

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

30/05/2018. 10H ; Chemin du Bouillaroux. Beau temps mais il a beaucoup plu dans la nuit.

Une partie de l’escadrille …..

Sur un mur crépi à gauche du chemin tout près de la place du Coudert, je remarque de loin plein de petites taches sombres. Je m’approche et là, surprise : ce sont de petits escargots au look très inhabituel : une coquille gris-brun sombre très aplatie, d’environ 2cm de diamètre pour les plus grands, à cinq tours et demi de spirale, et marquée par une forte carène sur le pourtour. Tout aussi surprenante la couleur du corps et des tentacules très sombres et la manière de tenir la coquille couchée sur le côté : car, avec l’humidité ambiante, ces escargots sont en pleine activité et circulent doucement sur le mur. Ils sont une bonne quarantaine, dispersés sur quelques mètres carrés seulement de ce mur. 

Il s’agit d’une espèce au nom évocateur de soucoupe commune à cause de la ressemblance avec une soucoupe volante ! La carène de la coquille en forme de lame presque tranchante lui a valu un nom latin tout aussi évocateur : lapicida, c’est-à-dire « trancheur de pierre ». En fait, la coquille aplatie lui permet de se faufiler dans les fissures des murs et des rochers qu’il fréquente. 

Il ne sort que par temps de pluie pour aller grignoter des herbes. Dès qu’il fait sec, il se réfugie dans une fente et entre en repos (on dit en estivation), fermant son ouverture par une membrane fine et se collant au support. Quand on observe la coquille par en dessous, on note l’ouverture bordée de blanc et un large trou au-dessus, l’ombilic. 

Cette espèce est peu commune en Auvergne et peu observée du fait de ses mœurs cachées. 

G Guillot. Zoom-nature.