Myrmarachne formicaria

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

Mâle vu de dessus sous la loupe ; noter les huit yeux sur la tête-thorax dont quatre gros en avant, typiques des saltiques

On ne connaît souvent des araignées que les grosses espèces spectaculaires et velues mais on ignore les centaines d’autres espèces moyennes à petites qui peuplent notre environnement. Parmi ces dernières, dans la famille des petites araignées sauteuses (les saltiques) qui ne tissent pas de toile et chassent à vue, se trouve un petit groupe d’espèces très surprenantes qui, par leur aspect physique, imitent des fourmis ! 

Dans la rocaille de mon jardin aux Varennes Hautes, j’observe régulièrement l’une de ces espèces, sans doute celle la plus « mimétique » des fourmis : Myrmarachne formicaria ! Elle n’a pas de nom commun et son nom latin scientifique signifie mot-à-mot « araignée-fourmi des fourmis ». Longue d’à peine 6mm, au premier abord on la prend effectivement pour une fourmi : elle a la « taille de guêpe » de celles-ci et se déplace à leur manière, courant nerveusement avec de nombreux arrêts brusques. Les mâles possèdent une grosse paire de crochets ou chélicères qui les distinguent clairement des fourmis.

J’en ai trouvé aussi des dizaines bien vivantes en hiver dans des coquilles d’escargots vides vers le château d’eau du puy de Loule : elles doivent hiberner dans ces abris étanches ! C’est à cette occasion que j’ai photographié ce mâle trouvé mort dans une des coquilles. 

Vue de profil : impressionnante, non ! Mais elle ne mesure que 5mm de long !

Cette ressemblance réelle avec les fourmis leur procure une certaine protection envers leurs prédateurs naturels (dont les oiseaux) qui craignent en général les fourmis ou les trouvent peu nourrissantes et les évitent. 

G Guillot. Zoom-nature.