Geopora sumneriana

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate et sur la commune voisine d’Artonne. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

Photo prise par A-M. Michel qu’elle m’a envoyé pour identification

20/03/2020 Anne-Marie Michel a photographié un champignon très curieux dans son jardin sous son grand cèdre de l’Atlas aux Varennes Hautes. On reconnaît tout de suite qu’il s’agit d’une pezize, ces champignons charnus en forme de coupe ouverte à maturité et souvent très colorés. Mais quelle espèce ? Je n’avais jamais vu de telles pézizes ainsi ouvertes au ras du sol. Une rapide recherche sur internet m’a tout de suite apporté la solution : il s’agit de la pézize des cèdres … tout simplement ! Pour moi c’est une première !

Noter les écailles des cônes de cèdre

Tous les sites consultés disent la même chose : « facile à reconnaître à son habitat particulier (sous les cèdres) et sa saison de pousse (tôt au printemps). Cette pézize apparaît sous forme d’une boule creuse fermée à surface feutrée velue et enterrée sous la surface ; à maturité, elle s’ouvre comme une étoile ce qui fait apparaître l’intérieur gris clair à crème, la surface interne fertile qui produit les spores. 

Son association étroite avec les cèdres trahit la symbiose étroite qui les unit : les filaments souterrains du champignon vont à la rencontre des racines du cèdre et s’insinuent à l’intérieur des cellules ; la pézize reçoit des sucres élaborés par l’arbre via la photosynthèse (que lui ne peut pas pratiquer faute de chlorophylle) et en retour il facilite l’entrée de l’eau et des sels minéraux dans la racine. 

Ce champignon est toxique à l’état cru et il faut le faire cuire très longtemps pour le consommer : alors, autant le laisser tranquille ; il est tellement insolite et beau à la fois ! 

Cette pézize aime la chaleur et abonde surtout dans la moitié sud du pays surtout sur sol calcaire. Elle se montre très inféodée aux cèdres (très rarement au pied des ifs) et apparaît toujours en colonies serrées comme ici. 

Belle découverte en tout cas : une nouvelle espèce de plus pour la commune. Anne-Marie a eu le bon réflexe : photographier et communiquer ! Avis à ceux qui ont un cèdre dans leur jardin : ouvrez l’œil ; c’est maintenant ! 

G Guillot. Zoom-nature.