Land art, Camargue
Un ami de très longue date, J.E. Roché, vient de m’envoyer ce message :
Avec ce confinement, l’idée m’est venue de vous proposer, jusqu’au 15 avril (et plus… sait-on jamais ?), une évasion journalière par un petit poème photographique. Il s’agit de textes qui m’ont été inspirés par mes clichés.
Destination pour s’évader ? Les salins de Camargue et leur monde magique, graphique, onirique.
Je lui ai aussitôt proposé de diffuser ces superbes « haïkus photo-poétiques » ce qu’il a accepté. Donc, il va vous offrir chaque jour pendant cette première quinzaine d’avril confinée une superbe image à savourer sans modération : une occasion de s’évader et de prendre de la hauteur … comme lui dans un ULM !
ATTENTION : le copyright ainsi que tout usage et reproduction sont interdits sans l’accord de l’auteur.
Jean Emmanuel Roché est consultant en environnement. Journaliste et reporter photographe pour le magazine Terre sauvage pendant une dizaine d’années, il est aujourd’hui indépendant. Par l’image, il cherche au fil des sens ce qui unit art et sciences. Avec le projet « L’esprit du sel », il souhaite, en cette période de confinement, offrir à chacun un temps d’évasion, une respiration. Les textes inspirés par ses images racontent les émotions ressenties dans l’univers, magique, graphique et onirique des salins de Camargue, véritables jardins de la mer où de vastes superficies servent à la concentration du sel par évaporation .
Vous pouvez retrouver ses ouvrages chez les éditeurs suivants : actes-sud.fr (Salins de Camargue, Camargue land art), dakotaeditions.fr (Camargue, 20 belles balades), muséo-éditions.fr (Le Flamant rose), boutique.prismashop.fr (GEO-Marcher en pleine nature).
1er avril
Pour commencer en ce premier avril, une vue aérienne des tables saunantes et de la saumure qui circule de l’une à l’autre à travers les digues et commence à cristalliser.
2 avril
Le salin vidangé à l’automne craque de partout..
3 avril
Un flamant a laissé sa trace sinueuse sur le fond d’un étang.
4 avril
Après l’évasion picturale d’hier, une respiration musicale : hommage à J. Brel. A lire… ou à chanter…
5 avril
Aujourd’hui dimanche, sortie en mer… au-dessus de la plage, après la tempête.
6 avril
Aujourd’hui des colonies filamenteuses de bactéries, Beggiatoa, sur le fonds du salant. Parmi les plus grosses du monde, ces bactéries vivent par le cycle du soufre et non de l’oxygène, à la manière des êtres habitant les panaches sulfureux des volcans sous-marins. La moindre ride sur l’eau ou une brise infime… et le voile se déchire !
7 avril
Le salin cristallise en une saumure pâteuse peut-être modelée par le vent …
8 avril
La « distanciation sociale » s’applique aussi aux bulles !
9 avril
Pour égayer cette journée, un jeu de lumière quand le vent balaie la surface d’un étang du salin. L’échelle ? Une feuille de papier A3 environ.
10 avril
Rêvons ce matin d’odeur de bord de mer dans le salin.
11 avril
Un peu de mélancolie avec ce visage émergeant de l’écume.
12 avril
Dans le salin toutes les rencontres sont possibles y compris ces tapis d’artémies, un petit crustacé très apprécié des flamants et qui leur donne leur couleur rose.
13 avril
Etrange face à face sur le fond d’un étang asséché…
14 avril
Après la toilette des flamants voici l’heure de la sieste.
15 avril
Des bulles irisées de toutes les couleurs à la surface d’un tapis d’écume dans le salin. Pourquoi ? Un voile de bactéries (biofilm) sans doute.