Prunus mahaleb

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate et sur la commune voisine d’Artonne. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici. 

La floraison splendide du cerisier de Sainte-Lucie à Parret, près du pont au-dessus de l’Autoroute.

06 /04/2020 Le cerisier de Sainte-Lucie est un petit arbre sauvage peu connu du grand public. A Saint-Myon, une belle population prospère sur la butte granitique des Varennes Hautes dans la lande de Lou Rapan et dans le bois des Bans : on y trouve des spécimens remarquables avec des troncs dignes de chênes ; ils ne montent pas très haut car ils ont tendance à s’étaler en tous sens et, avec l’âge, finissent par s’affaisser. Quelques pieds isolés existent aussi vers Parret (dont un très gros près du pont de l’Autoroute à Parret) ou sur le Puy de Loule. 

  • Vieux spécimen écroulé (cassé) dans le bois des Bans
  • Vieux spécimen remarquable dans la lande de Lou Rapan

Ce cerisier se distingue par ses petites feuilles en cœur, à bord denté, un peu coriaces et ses bouquets de fleurs petites et délicieusement parfumées. Celles-ci attirent fortement les abeilles et autres insectes pollinisateurs car elles sont riches en nectar.

En été, il produit des minuscules cerises de la taille d’un pois, d’abord rouges puis noir brillant. D’un goût acerbe, avec très peu de chair, elles sont rapidement consommées par les oiseaux (merles et grives notamment) qui dispersent les noyaux dans leurs excréments. Ainsi voit-on apparaître de nouveaux individus ça et là au hasard des transports ; dans mon jardin, j’en ai introduit un pied il y a vingt ans et depuis plusieurs pieds nouveaux sont apparus spontanément et devenus pour certains de grands arbres de six mètres de haut ! 

Amateur de chaleur, de lumière et de sols secs, il recherche des sites avec un climat protégé. En Auvergne, il est assez commun en Limagne mais on pense qu’il n’y est pas spontané mais introduit très anciennement à partir des parcs des châteaux d’où il se serait échappé. D’ailleurs, à St Myon, son abondance près du domaine de Val Rose n’est sans doute pas fortuite et il a du s’échapper des parcs des grandes propriétés de ce secteur depuis plus d’un siècle au vu de la taille honorable des vieux spécimens. 

Cerisier de Ste Lucie en fleurs en lisière du bois des Bans, derrière la croix des Varennes

Voilà un arbre idéal à planter dans une haie fleurie : indigène , mellifère et très rustique, adapté au climat limagnais ! 

G Guillot. Zoom-nature.