Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

Sur les rochers ombragés qui surplombent la « maison » de la source Desaix, on peut observer en se déplaçant seulement de quelques mètres quatre espèces de fougères sauvages différentes !

  • Belle colonie de capillaires juste au-dessus de la maison de la source
  • La tige centrale fait penser à un cheveu noir

Les capillaires se reconnaissent de loin : des touffes étalées de feuilles (on dit des frondes pour les fougères) formées d’un long fil noir (comme un cheveu d’où capillaire) portant deux rangées de petites folioles arrondies crénelées. Elles occupent l’endroit le plus ombragé. 

Le polypode (mot-à-mot : « plusieurs pieds ») ne forme pas de touffes mais des tapis

Les polypodes, un peu plus haut dans la pente rocheuse, forment des colonies de pieds séparés avec des frondes découpées comme des peignes ; toutes ces frondes sont reliées entre elles, sous la mousse, par des tiges rampantes ou rhizomes. 

  • Touffe de fougère mâle avec une ou deux frondes de polypode
  • Frondes de fougère mâle : noter la teinte vert tendre et la fine découpure

Au milieu des polypodes, on repère des touffes peu développées d’une fougère vert tendre, aux frondes régulièrement découpées : la fougère-mâle. D’habitude, elle forme des touffes bien plus grandes mais, ici, elle este de taille très modeste : peut-être n’est elle installée que depuis peu ? 

Doradille noire : noter le contour triangulaire

Enfin, il reste la doradille noire, la plus rare sur le site, aux frondes profondément découpées dessinant une pointe triangulaire d’un vert très sombre.

Piège : cette plante au milieu des capillaires n’est pas une fougère ; ce sont les feuilles de l’herbe-à-Robert (géranium sauvage), une plante à fleurs

Ces quatre espèces existent çà et là ailleurs sur la commune mais, à ma connaissance, c’est le seul endroit où elles se trouvent ainsi réunies et ce n’est pas un hasard : nous sommes sur un site rocheux granitique, avec une pente presque verticale très ombragée, exposée plein nord avec la Morge en contrebas qui entretient une forte humidité permanente : un paradis pour fougères ! 

G. Guillot. Zoom-nature