Toison de mèches et nez busqué !

Cette chronique concerne l’une des fermes auvergnate gérée par le mouvement Terre de Liens dont les objectifs sont d’enrayer la disparition des terres agricoles, alléger le parcours des agriculteurs qui cherchent à s’installer, et développer l’agriculture biologique et paysanne.

Dans le troupeau ovin que gère Laetitia Delanghe, installée sur la ferme des Préaux (Fleuriel ; 03) à la suite de ses parents, figure une race que l’on a peu l’habitude de voir en Auvergne : la basco-béarnaise. Et pour cause : cette race ovine est traditionnellement élevée dans le Béarn pyrénéen et au Pays Basque français (Pyrénées-Atlantiques). Elle a longtemps été exploitée dans des systèmes d’élevage associant des estives sur les hautes montagnes pyrénéennes et un hivernage dans le vignoble bordelais ; elle est donc adaptée aux transhumances. Son nom composé rappelle qu’elle provient de la fusion de deux races génétiquement proches, la basquaise et la béarnaise. Elle reste étroitement associée au nom d’un fromage « culte » bénéficiant d’une AOC, l’Ossau-Iraty.

Toison lâche aux mèches longues et pointues : un look un peu ébouriffé !

Cette race de moutons se reconnaît facilement à quelques critères clés : une tête étroite fortement busquée comme aucune autre race ovine ; des cornes enroulées en spirale autour des oreilles aussi bien chez les béliers que les brebis ; une toison blanche, lâche, grossière, faite de mèches longues ; un poids moyen de 55 à 80 kg.

Elle présente plusieurs avantages : assez bonne laitière ; très rustique vu ses origines ; bonne marcheuse (voir les transhumances ci-dessus) bien charpentée. Elle fournit aussi une viande recherchée notamment sous forme d’agneaux très jeunes.

Une bonne marcheuse rustique

Donc, si vous passez près de la ferme des Préaux, ne soyez pas surpris de voir cette race de moutons inhabituels ; leur présence ici vient du fait que les parents de Laetitia ont rapporté ce troupeau de l’Ariège où ils avaient auparavant une ferme. Dites vous « qu’elles ont vu l’ours ! ».