Un américain à Saint-Myon
Berberis aquifolia
Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.
Ca et là au long des haies, en pieds isolés le plus souvent, on croise autour du village un petit arbuste à fleurs (moins de 1m de haut) assez connu comme espèce ornementale : le mahonia faux-houx. Il fait partie de ces plantes dites naturalisées, échappées de culture et devenues « sauvages ». Il a été introduit depuis l’Amérique du nord vers le début du 19ème siècle.
En hiver, on le repère à son feuillage persistant, un peu épineux sur les bords (d’où le nom de faux-houx) et souvent d’une teinte bronze quand il se trouve en plein soleil. Mais c’est au printemps (avril), quand il fleurit, qu’il attire l’attention avec ses généreuses grappes de fleurs jaune d’or très appréciées des abeilles pour leur abondant nectar.
En été suivent des baies bleu foncé recouvertes d’une pellicule cireuse (pruine) mûres en automne et recherchées des grives et des merles. Elles renferment une pulpe d’une couleur rouge sanguin et sont comestibles (attention à ne pas confondre avec d’autres fruits toxiques !) : on peut en faire des gelées notamment.
Si on gratte l ‘écorce des rameaux, on découvre une coloration jaune vif, comme celle de sa très proche cousine l’épine-vinette due à la présence de substances toxiques (alcaloïdes) aux propriétés médicinales. Par analogie avec la couleur de la bile, on le prétendait efficace comme dépuratif et tonique du foie. On l’a utilisé aussi comme teinture pour la laine.
Contrairement à d’autres espèces introduites, on ne peut qualifier le mahonia d’espèce invasive ; le seul endroit de la commune où il soit présent en nombre, c’est dans le bois des Bans (en-dessous de l’ancienne décharge) où il forme des massifs denses et couchés (ses tiges ont tendance à marcotter au sol) en sous-bois. Avec ses fleurs et ses fruits, il serait même plutôt favorable à la biodiversité.
G. Guillot. Zoom-nature