Sedum rubens

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

Première marche de l’escalier avec une colonie d’orpins rougeâtres (14/12)

14/12/2019 Alors que je monte par le petit escalier qui relie la route du pont sur la Morge et son passage piéton à la place de Loche au-dessus, je remarque sur les premières marches moussues, un tapis très bas de petites plantes d’une teinte inhabituelle. Ce sont des plantules d’une plante grasse aux feuilles en forme de mini-saucisse très serrées en rosettes et recouvertes d’un enduit cireux d’un beau vert bleuté (que les botanistes qualifient de glauque) : l’orpin rougeâtre. Ces jeunes plantes ont dû germer il y a peu à la faveur des pluies de cet automne et de la douceur relative. Au printemps, elles vont fabriquer des tiges dressées et ramifiées qui vont se teinter de rougeâtre (d’où le nom d’espèce). Nous aurons sans doute l’occasion au cours du printemps de lui consacrer une autre chronique quand elle sera fleurie. Il s’agit d’une plante annuelle qui, après la floraison, va mourir avant l’été et disparaître de la surface, persistant sous forme de graines. 

Rosettes bleutées cireuses (en compagnie de jeunes véroniques de Perse)

Cette espèce est dispersée un peu partout en Auvergne mais jamais très commune bien qu’apparaissant souvent, comme ici, en petits groupes très fournis mais éphémères. Elle affectionne les endroits avec des gravillons ou du sable et a besoin d’être en pleine lumière pour se développer. On la trouve notamment dans les vignes, au sommet des vieux murs, sur les dalles rocheuses ou les sables des rivières et dans les villages sur des sites sableux dénudés. Ici, sur l’escalier rustique fait de pierres disjointes, elle a trouvé un environnement favorable !

Cet exemple montre que l’on peut très bien réaliser des aménagements simples et efficaces sans recourir au béton ou au plastique et qui laissent un peu de place à la biodiversité ordinaire (ou moins ordinaire comme ici !) … sans oublier de ne plus traiter évidemment !  

G. Guillot. Zoom-nature