Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate et sur la commune voisine d’Artonne. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

08/04/2020. Tim Ream vient de m’envoyer plusieurs photos de guêpes en train de fabriquer un nid au plafond de sa serre dans le centre du village. Il s’agit de guêpes sociales appelées polistes (il y en a plusieurs espèces très proches). 

Bigarrées de jaune et noir comme leurs proches cousines les « vraies » guêpes, les polistes s’en distinguent par un ensemble de caractères facilement visibles : en vol, les longues pattes grêles traînent vers le bas ; l’abdomen est plus fuselé et pointu au bout ; les antennes en massue ont au moins l’extrémité claire, jaune ou orangée.

Comme les guêpes, les polistes ont un dard lisse rétractile : on ne le voit pas « au repos » et il peut servir plusieurs fois (contrairement à celui des abeilles) ; par contre, les polistes ont un tempérament bien plus calme et, à moins que de les bousculer ou de s’approcher trop vite du nid, elles se montrent plutôt pacifiques mais peuvent piquer et faire presque aussi mal que leurs cousines plus belliqueuses. Une autre différence concerne leur alimentation : elles sont prédatrices (surtout des chenilles) et parfois butineuses sur les fleurs comme les guêpes mais ne viennent pas sur les fruits mûrs en automne.

Construit à partir de fibres végétales mâchées comme chez les guêpes, le nid des polistes a une consistance de papier d’où le surnom de paper wasp en anglais. Il est suspendu par un pédoncule sur un support dur et ne comporte qu’une seule rangée (un rayon) de cellules hexagonales (20 à 30 au plus) sans enveloppe externe, contrairement au gros nid en boule ovale des vraies guêpes. Dès leurs premières sorties ce printemps, j’ai ou les observer dans mon jardin en train d’arracher des lanières fines de bois sur des poteaux en bois à l’aide de leurs mandibules : elles descendent à reculons tout en découpant la lanière ; on voit la  trace claire là où du bois a été enlevé !

On peut donc très facilement cohabiter avec ces guêpes en faisant juste attention à ne pas les déranger de très près ou les saisir. Leur activité quand la colonie se développe est une source d’observations passionnantes sans fin !

Nid en pleine nature sur une tige sèche à faible hauteur

NB Si vous voulez en savoir bien plus sur ces guêpes, vous pouvez lire, dans la partie scientifique du site, la chronique « Des sociales débutantes »

G Guillot. Zoom-nature.