Cette chronique s’inscrit dans le cadre du confinement lié à l’épidémie de Covid-19 en lien avec la campagne Nation Apprenante lancée par l’Education Nationale. Elle s’adresse aux jeunes confinés scolarisés en Collège et propose des activités ludiques et scientifiques en lien avec les programmes de Sciences de la vie et de la Terre. Vous pouvez retrouver toutes ces chroniques en cliquant sur ce lien

04/04/2020 : La germination des graines reste un événement magique à observer surtout quand il s’agit des graines d’un arbre : voir sortir une plantule toute fragile d’une graine de moins de un centimètre et se dire que dans vingt ou trente ans elle sera devenue un arbre qui produit à son tour des fleurs qui donnent des fruits qui contiennent des graines qui continent un embryon qui peut donner un arbre !!! Vertige du cycle de la vie ! 

Nous vous proposons une activité très simple à mettre en place pour partager cette magie et bénéficier d’un spectacle qui va évoluer sous vos yeux : mettre des pépins de pomme à germer. J’ai mis à germer une vingtaine de pépins et je vais vous faire partager mon expérience avec quelques jours d’avance sur vous !

Brrrrr ! 

Si vous faites une recherche sur internet, vous trouverez que les pépins de pomme ne germent que si ils ont passé deux mois dans du sable humide au frigo !!! C’est vrai car en automne les pépins, qui sont donc les graines du pommier, sont dits dormants, c’est-à-dire en vie ralentie, incapables de germer. Dans la nature, le froid de l’hiver agit sur les fruits tombés au sol et transforme les graines qui deviennent pates à germer : le froid continu finit par les réveiller ! Mais, comme les pommes que vous allez acheter maintenant ont passé l’hiver dans des chambres froides, leurs pépins sont prêts à germer. 

Attention : ceci n’est valable que pour les pommes produites en France ; celles qui viennent de l’hémisphère sud (Nouvelle-Zélande, Argentine, Afrique du sud) n’ont pas subi le froid ; par ailleurs, il vaut mieux ne pas acheter ces fruits qui voyagent par avion et participent à renforcer l’effet de serre sur notre planète ! 

Recette 

Trouver un récipient en verre : un bocal de confiture fait très bien l’affaire ; mieux vaut un bocal pas trop haut

Disposer au fond du sopalin replié (assez épais) ou du coton hydrophile que vous trempez 

Déposer les pépins dessus ; en mettre une bonne vingtaine car tous ne germeront pas forcément 

Placer par dessus une autre couche de papier trempé mais sans appuyer

Poser le couvercle par dessus sans le visser pour maintenir l’humidité ; mettre dans un lieu chaud et éclairé

Attendre patiemment et surveiller en soulevant délicatement le papier posé par dessus 

Quand les premiers germent, enlever le papier ou coton par dessus pour qu’ils puissent grandir.

Ca marche ! 

31 mars : je mets en place les pépins 

2 avril : au bord, un premier a germé 

3 avril : deux autres ont commencé à germer et le premier  a déjà bien grandi !

La plantule a fabriqué une tige qui s’allonge ; au bout il doit y avoir des racines mais elles sont dans le coton et il ne faut pas les sortir sinon la plantule mourra. A l’autre bout, on voit une masse verte, les cotylédons qui sont les deux premières feuilles repliées ; enfin, il reste encore la peau de la graine brun foncé (le tégument) qui va bientôt tomber. On voit que la plantule sort par le bout pointu du pépin. Le pépin contenait donc une mini-plante (un embryon) minuscule qui a grossi et grandi et se développe. 

A suivre : mais c’est à vous de jouer ! 

Nous vous suggérons de tenir un carnet de bord de vos pépins jour après jour en réalisant des croquis ou dessins des germinations sur le mode du carnet de naturaliste : voir la chronique sur cette méthode

Petit pommier …

5 avril : j’ai transplanté le premier bébé pommier germé en découpant le morceau de coton sur lequel il avait poussé et je l’ai installé dans un pot de yaourt en verre rempli de terreau. Pour maintenir l’humidité comme dans une serre, je l’ai mis « sous cloche » à l’aide d’un gros pot de verre retourné par dessus.

Dès le lendemain, la plante s’est déployée et le petit pommier apparaît vraiment avec ses deux feuilles initiales et, au milieu, la minuscule première vraie feuille ! Un mini pommier qui finira peut être par devenir un arbre si je le surveille et l’entretiens bien au début : il est tellement fragile !

Et vous, vous en êtes où : les premiers pains ont-ils germé ?

Irrésistible croissance !

Mon petit pommier poursuit sa croissance à toute vitesse ; et vous, il pousse ?

Témoignages

19 avril : la croissance du petit pommier se poursuit ; il a désormais deux paires de feuilles bien développées.

Suzanne (11 ans) et Alexandrine Vaché m’ont fait part de leur expérience et communiqué deux photos. Merci pour leur joli témoignage !

Notre petit pommier est en cours de croissance. On se demande si on pourra le planter dans le jardin et si oui à quel moment. Voici nos résultats…Nous en sommes déjà très contents et suivrons vos recommandations si notre (nos) petit(s) pommier(s) continue(nt) de grandir. On aime bien voir l’évolution du vôtre !