Coccinella septempunctata

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate et sur la commune voisine d’Artonne. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

14/05/2020 Dans le secteur de Laira, non loin de la station d’épuration communale, se trouve un bel alignement de noyers avec un large talus herbeux un peu « sauvage » : là, s’est développée une belle station de « petit sureau » ou sureau hièble, une espèce herbacée à laquelle nous avons consacré une chronique communale (l’herbe-à-l’aveugle). 

Quelle n’est pas ma surprise de découvrir sur les feuilles de ce sureau déjà bien développé des dizaines de nymphes (l’équivalent des chrysalides des papillons) de coccinelles à sept points. Ce printemps, effectivement, elles sont très nombreuses, une abondance exceptionnelle pour cette espèce certes encore commune mais qui connaissait depuis plusieurs années un certain déclin : voir la chronique communale sur les coccinelles dans le terrain d’Antoine, notre maraîcher bio. 

Or, ce chemin avec ce talus se trouve au cœur de parcelles en agriculture intensive. On a donc là une armée biologique en sommeil qui va bientôt éclore et déferler sous forme d’adultes sur les cultures environnantes dès lors qu’il y aura des pucerons à manger ! Une aubaine pour l’agriculture que d’avoir ainsi un refuge à auxiliaires comme on les appelle, c’est-à-dire des aides gratuites et non polluantes qui protègent les cultures des attaques des insectes ravageurs dont les pucerons. 

Et pourtant, la moitié des pieds de sureaux hièbles de ce large talus présentent des jaunissements qui indiquent une aspersion de pesticides depuis la culture au dessus ou en contrebas où même l’accotement herbeux a été complètement « gazé ». Cela revient à se priver d’une aide très efficace … sans oublier qu’il s’agit là d’espaces communaux publics qui devraient être respectés a minima. Les espaces semi-naturels ayant échappé à l’agriculture intensive se sont réduits comme peau de chagrin : quand va t’on cesser de « grignoter » ou d’empoisonner ces maigres bandes restantes ultimes refuges d’une biodiversité mise à mal ! Les premiers qui y auraient intérêt sont … les agriculteurs eux-mêmes ! 

G Guillot. Zoom-nature.