Melanocoryphus albomaculatus

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate et sur la commune voisine d’Artonne. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici

la Croix des Varennes : de la pierre en plein soleil et des lichens : un site idéal pour se chauffer !

16/03/2020 Sur la croix des Varennes (au-dessus du cimetière) crépie de beaux lichens orangés, en cet après midi, un petit groupe de gendarmes (1) lézarde au soleil vers la base du calvaire. Juste au pied de la croix, deux autres punaises rouges et noires retiennent mon attention : légèrement plus petites, elles courent vite et se montrent moins coopératives pour la photo. 

Punaise à tache blanche photographiée sur la croix

Il s’agit d’une espèce assez peu commune, la punaise à tache blanche. Assez petite (de 7 à 9mm de long), elle frappe par le bel ovale de son corps aplati et son aspect un peu luisant. Pour la distinguer des diverses autres punaises rouges et noires (2), il faut vérifier un ensemble de critères : la tête et les antennes noires, suivie du « thorax » (pronotum) rouge avec une double tache noire en arc de cercle ; puis viennent les deux ailes à moitié rouges avec un seul point noir rond et se terminant par une partie membraneuse noire avec une tache blanche unique bien nette (d’où l’adjectif latin albomaculatus  alba = blanc) ; ajoutons les pattes noires. 

Cette espèce aime la chaleur (on la qualifie de thermophile) et habite les sites bien exposés au dus parmi les mousses et les lichens, sous les feuilles sèches, sur les pierres, notamment dans les éboulis ou les pelouses rocailleuses sèches et chaudes. Je l’observe régulièrement dans mon jardin, notamment sur la rocaille et en automne elle tend à entrer dans la véranda pour hiberner. Peu commune, jamais en grand nombre, cette punaise se montre de plus très discrète et fuyante. 

Sa répartition en France traduit bien ses préférences puisqu’elle est quasi absente dans le tiers nord (au nord d’une ligne Nantes/Paris/Colmar). Plus tard en saison, on l’observe assez souvent sur les séneçons dont elle pique les graines pour en sucer le suc. Sinon, elle est aussi attirée par des liquides provenant d’animaux vivants ou morts. 

En dépit de sa ressemblance (assez peu marquée cependant) avec les gendarmes, elle n’appartient pas à la même famille qu’eux (Pyrrhocoridés) mais à celle des Lygéidés avec plusieurs autres belles espèces rouges et noires. 

Dans la partie scientifique du site, vous pouvez lire la chronique sur : 1) le gendarme, insecte ultra connu et 2) sur les punaises rouges et noires

G Guillot. Zoom-nature.