Sorbus domestica

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

Le cormier fait partie des « fruitiers sauvages » autrefois exploités pour leurs fruits comestibles (et leur bois) sans être vraiment cultivés. Cet arbre est largement tombé dans l’oubli et se trouve en voie de disparition dans de nombreuses régions. La commune de Saint-Myon en héberge encore quelques uns, semi-sauvages, sans doute conservés par des anciens et ayant miraculeusement échappé au massacre généralisé des haies et des bois dans la plaine de Limagne.

Les cormiers des haies, pour la plupart plantés à liorigine, ont un port d’arbre pouvant atteindre vingt mètres avec un tronc droit et un houppier en forme de boule. Le tronc porte une écorce noirâtre qui se fractionne en petites écailles, à la manière du poirier. Quand les feuilles sont tombées, on notera les bourgeons assez gros avec une surface visqueuse. 

En situation vraiment sauvage, il habite les boisements secs de chênes sur calcaire et prend alors souvent un port plus bas.  Sur Saint-Myon, on ne peut plus le rencontrer sous cette forme car sur la moitié calcaire de la commune (côté Limagne), de tels boisements n’existent plus depuis longtemps. Je ne connais plus que trois exemplaires isolés : deux sur les coteaux en direction du Puy de Loule (un en bas du verger communal dans le talus et un en bordure supérieure de la parcelle des orchidées) et un vers Laira dans un talus avec des noyers. Heureusement, cette essence possède une forte longévité pouvant vivre jusqu’à 600 ans ce qui permet à ces individus de se maintenir longtemps … tant que la tronçonneuse ou la pelleteuse n’entrent pas en action ! Ah, j’oubliais : j’en ai planté un dans mon jardin acheté aux pépinières Combes. L’intérêt de ces arbres isolés est que, peut-être, leurs graines seront dispersées dans la nature par des oiseaux qui mangent les cormes et que de jeunes arbres réapparaîtront dans des haies : on peut rêver !

Le tronc rappelle celui du poirier (cormier de Laira)

Une suggestion : et si on sanctuarisait ces arbres vénérables ; ils entreraient ainsi dans le patrimoine naturel de St Myon.  Autre rêve ?

Vous pouvez en apprendre bien plus sur cet arbre sympathique lié à l’histoire de l’homme dans deux chroniques de la partie scientifique de mon site : Le cormier, un as de la dispersion ; Le cormier, un fruitier sauvage oublié

G. Guillot. Zoom-nature

A retrouver dans nos ouvrages

Retrouvez le cormier et ses fruits
Page(s) : 204-205 Guide des fruits sauvages : Fruits charnus