Himantoglossum hircinum

Cette chronique est dédiée à la biodiversité de la commune où je réside, Saint-Myon en Limagne auvergnate. Vous pouvez retrouver toutes les chroniques sur la nature à Saint-Myon en cliquant ici.

Rosettes d’orchis boucs au milieu des pâquerettes d’une pelouse

Il y a encore une trentaine d’années, pour observer des orchis boucs, il fallait les chercher dans quelques sites naturels très localisés. A la faveur du réchauffement climatique généralisé bien avancé, cette espèce d’orchidée sauvage a connu une expansion spectaculaire passant du statut d’espèce rare à celle d’espèce très commune. A Saint-Myon, comme désormais dans une grande partie de l’Auvergne en dessous de 800m d’altitude, on la trouve effectivement « partout » : au bord des chemins, dans les friches, en lisière des haies et des bois et dans les pelouses des jardins et des espaces verts. Ainsi, sur la place de Loche par exemple, sous les tilleuls, on peut en voir une dizaine de pieds. 

Cette plante vivace (elle a des « tubercules ») apparaît sous forme de rosette dès la fin de l’été et passe l’hiver ainsi. En été, elle fleurit (éventuellement) avec une longue tige portant un épi de fleurs verdâtres très étranges avec un appendice torsadé (labelle) en tire-bouchon comme une langue. Les anglais la surnomment à juste titre « orchis lézard » !

Trois pieds d’orchis boucs fleuris en juin

Beaucoup de gens en ont dans leur pelouse de jardin sans le savoir et les coupent chaque fois qu’ils passent la tondeuse, ce qui les empêche de fleurir. Il faut apprendre à les reconnaître en rosettes pour les marquer avec un petit piquet de manière à les éviter lors des tontes : 4 à 6 feuilles ovales, vert foncé aux nervures en long marquées de belle taille (6 à 15cm de long). On dirait en fait des jacinthes. En été, après la floraison, elles jaunissent et sèchent avant de repousser dès l’automne suivant. 

Voir aussi l’exemple de l’ophrys abeille, l’autre orchidée sauvage qui fréquente aussi les pelouses des jardins. 

Une pelouse fleurie variée où les orchis boucs ont été épargnés par la tondeuse le long de la rue des Varennes : un bon exemple à imiter sans modération !

Vous pouvez en découvrir beaucoup plus sur l’orchis bouc dans deux chroniques de la partie scientifique de Zoom-nature : le côté obscur de l’orchis bouc et les caprices d’une orchidée

G Guillot. Zoom-nature.