Cette chronique s’inscrit dans le cadre du confinement lié à l’épidémie de Covid-19 en lien avec la campagne Nation Apprenante lancée par l’Education Nationale. Elle s’adresse aux jeunes confinés scolarisés en Collège et propose des activités ludiques et scientifiques en lien avec les programmes de Sciences de la vie et de la Terre. Vous pouvez retrouver toutes ces chroniques en cliquant sur ce lien

29/03/2020 Pour découvrir la biodiversité qui nous entoure, c’est-à-dire toutes les espèces vivantes, animaux et plantes, il faut pouvoir identifier ces espèces : être capable de mettre un nom commun et un nom scientifique sur chacune d’elles. Or, cette tâche est souvent compliquée vu le très grand nombre d’espèces que l’on peut croiser dans notre environnement, surtout si on inclut les espèces cultivées ou élevées. Parmi les méthodes (nous en verrons d’autres), il y en a une assez simple en pratique mais qui demande un peu de réflexion et de sens critique : utiliser un moteur de recherche. Voici le mode d’emploi en quatre petites leçons. 

ATTENTION : dès que vous utilisez un moteur de recherche, il existe un risque d’aboutir sur des sites malveillants ou déconseillés ; le mieux est de faire cette activité sous le contrôle de vos parents qui vous conseilleront ; au moindre doute, fermez le site si une fenêtre de publicité ou une annonce suspecte apparaît ou si le contenu semble inadapté. 

Moteur !

Pour expliquer la méthode, prenons un exemple concret. Même si nous sommes confinés, la nature continue sa vie et avec le printemps qui s’installe, les premiers papillons volent. Hier, j’ai photographié ce papillon qui butinait devant ma fenêtre. Quel est son nom d’espèce ? 

Pour utiliser le moteur de recherche, il faut d’abord que je l’observe bien et que je trouve au moins un critère qui semble sortir de l’ordinaire : ici, je suis frappé par le fait qu’il est tout jaune (sauf quatre petites taches rondes). Donc, j’ouvre mon moteur de recherche (ici, Google mais n’importe quel autre convient) et je tape en haut : PAPILLON TOUT JAUNE et je clique juste en dessous sur IMAGES. Là, s’affichent en dessous des dizaines d’images avec un petit texte associé : chacune renvoie à un site différent.

Tout de suite je vois que MON papillon apparaît dès la première ligne et plusieurs fois : je suis sur la bonne piste ! Maintenant, il me faut son nom commun et, très important, son nom latin, la seule référence scientifique valable. Avant de cliquer sur une des images je regarde les noms des sites ; je choisis de préférence des sites en .org ; j’évite les sites commerciaux ou de photos. Ici, je clique sur la 3ème image qui vient du site wikipedia, bien connu. Ainsi, j’obtiens les deux noms de ce papillon : le citron (Gonepteryx rhamni) ; je peux même lire la suite de l’article qui me donne des informations détaillées sur la vie de ce papillon. 

Précision

Mais attention, ça ne marche pas à tous les coups aussi bien ! Voyons un second exemple avec un autre papillon observé avant-hier en train de se chauffer au soleil. Il a des ailes d’un rouge foncé. Si je tape : PAPILLON ROUGE, voici ce que j’obtiens ! Rien ne colle et donc pas la peine d’aller voir plus loin ! 

Pourquoi ça ne marche pas : j’ai été trop vague. Je regarde à nouveau mon papillon et je note qu’il a « comme des gros yeux bleus » sur les ailes (en fait, ce sont des taches colorées appelées ocelles). Donc, nouvelle recherche : cette fois je tape : PAPILLON ROUGE AVEC UN ŒIL BLEU.

Eurêka : il apparaît quatre fois dans la première ligne. Je décide de choisir l’image la plus à droite car je vois que sur l’image il y a des légendes : ça a l’air sérieux ! Et voilà : il s’agit du Paon de jour (Aglais io) et là aussi je dispose d’informations sur son mode de vie. 

Le bon choix 

Parfois, on obtient plusieurs réponses qui pourraient convenir. Par exemple, prenons cet insecte photographié l’an dernier dans mon jardin. Même si vous n’y connaissez rien en insectes, vous voyez tout de suite qu’il s’agit d’une coccinelle. Alors, je tape COCCINELLE JAUNE A TACHES NOIRES.

Et là je vois s’afficher plusieurs espèces qui ressemblent plus ou moins. Je reviens vers ma photo et je vois que deux d’entre elles correspondent plus à la mienne. Je clique sur la seconde image de la première ligne et je trouve son nom : la coccinelle à 22 points (Psyllobora vigintiduopunctata) ; quel nom latin ! J’apprends qu’elle se nourrit de champignons microscopiques qui poussent sur les feuilles : surprenant, non ? 

Remarque : si , au lieu de taper « à taches noires », je tape COCCINELLE A POINTS NOIRS le résultat est bien meilleur car j’ai été plus précis : elle apparaît trois fois dans la première ligne.

Plante d’appartement 

Dernière leçon avec une plante d’appartement que je possède dans ma véranda. Je prends d’abord comme critères le fait qu’elle est grimpante et qu’elle a des fleurs orange. 

Raté : elle n’apparaît pas ! 

Je reviens vers elle et je remarque qu’il y a une tache sombre au milieu de la fleur. Je tape donc PLANTE GRIMPANTE A FLEUR ORANGE A TACHE NOIRE ; Gagné : elle apparaît en seconde ligne. Quel joli nom : la Suzanne aux yeux noirs ou sourire de zanzibar (Thunbergia alata). 

Double défi 

Vous avez compris la démarche ? En tout cas, ça ne marche que si votre sujet a quelque chose qui sort de l’ordinaireet il faut essayer de mettre plusieurs critères (comme pour la suzanne : fleur orange et tache noire et plante grimpante). Il faut aussi bien regarder si votre espèce ressemble parfaitement à l’image proposée : au moindre détail qui diffère, il faut vérifier. Mais parfois ça ne marche pas !

Pour vous tester, voici deux espèces mystères dont il vous faut trouver leurs deux noms chacune  :

  • un arbuste déjà fleuri dans mon jardin …
  • et un autre papillon qui vole dès la mi-mars

Pour vérifier votre réponse, vous pourrez aller dans la chronique « Solutions des activités ». 

Une fois bien rodé(e), vous allez pouvoir épater vos parents en nommant les plantes de votre maison (enfin, peut-être pas toutes !) et certaines des petites bêtes que vous allez observer. Bonne chasse aux noms !

N. B. Pour les personnes intéressées qui veulent en savoir plus sur les quatre espèces prises en exemple vous pouvez aller lire les chroniques suivantes, plus destinées aux adultes de par leur longueur : 

– sur le papillon citron : Le citron, un papillon pressé 

– sur le paon-du-jour : Paon du jour : le cri qui chasse les mulots 

– sur les coccinelles : Au menu des coccinelles

– sur la suzanne : T’as de beaux yeux, Suzanne !