Vinca minor

04/02/2022 Les pervenches font partie de ces fleurs qui ont donné leur nom à une couleur : le bleu pervenche comme les violettes, le bleu gentiane ou le rouge garance (voir la chronique) ; elles peuvent se targuer en plus d’avoir donné leur nom à des fonctionnaires de police en uniforme bleu (disparues depuis 2018). Comme les fleurs bleues sont relativement rares au sein de notre flore, les pervenches ont capté l’attention des Anciens et suscité de nombreuses croyances, légendes et belles histoires. Mais leur mode de vie et la structure de leurs fleurs offrent d’autres belles surprises. Nous nous appuierons sur la petite pervenche, l’espèce la plus répandue, et nous présenterons rapidement les deux autres espèces de notre flore dont la grande pervenche très cultivée.

Petit buis

La petite pervenche a l’avantage, pour le naturaliste, d’être visible toute l’année grâce à son feuillage persistant (sempervirent) qui lui a valu le surnom populaire de buis bâtard. Les feuilles coriaces sont disposées par paires opposées ; ovales, longues au plus de 4-5cm, d’un vert foncé brillant dessus et un peu plus claires dessous, elles ne portent pas de poils et sont fixées sur les tiges par un court pétiole ; seule la nervure centrale est saillante.

L’autre caractère qui rend sa détection très facile même en plein hiver tient à son mode de croissance : elle tend à former de vastes colonies très étalées pouvant couvrir des dizaines voire des centaines de mètres carrés sur lesquels elle règne en quasi-exclusive.

Sous terre, elle développe un long rhizome rampant (tige souterraine) très ramifié, marron, presque ligneux de consistance et à longue durée de vie. De cette souche, partent en tous sens des tiges couchées arquées, rampantes, un peu ligneuses à leur base pouvant atteindre presque un mètre de long et capables de s’enraciner au contact des nœuds avec le sol. Chacune de ces pousses végétatives porte de 20 à 30 paires de feuilles. Via ce système de stolons rampants, chaque colonie s’étale et gagne du terrain au fil des années ; et comme elle peut persister des décennies voire des siècles, elle donne naissance à un vaste clone très étalé. Ceci explique l’engouement en horticulture pour la petite pervenche comme couvre-sol notamment sous les arbres. De ces tiges rampantes, montent à la verticale des tiges nettement plus courtes (20-25cm au plus) et ne portant que 5 à 6 paires de feuilles : ce sont les tiges florales.

Tiges sarmenteuses en hiver

Les tiges flexibles et un peu ligneuses ont été utilisées en vannerie pour confectionner des petits ouvrages ; C. Bonnal dans son ouvrage « La vannerie avec des plantes sauvages » (voir Biblio ) en donne des exemples.

Dans les sites très ombragés en sous-bois, ces colonies peuvent persister très longtemps et s‘étaler sans produire de fleurs et donc de fruits et graines. Elles persistent grâce à cette intense multiplication végétative. En Allemagne, on connaît un site près de la ville de Jena avec une colonie naturalisée de petite pervenche particulière, un cultivar à fleurs doubles ; son existence (facile à suivre vu son originalité) est attestée depuis … 160 ans !

Parmi les cultivars qui peuvent s’échapper figure une variété blanche

Pervenche ?

L’origine du nom pervenche a probablement à voir avec certains des caractères développés ci-dessus. Dès 1225, on trouve le nom de parvenche (aussi la forme prevanche) dérivé de son ancien nom latin pervinca ou pervica.  Ce dernier descendrait lui-même de vinca qui est le nom de genre retenu pour ces plantes. Mais on ne sait pas clairement l’origine de ce vinca et plusieurs hypothèses ont été avancées : il pourrait venir de vincere pour enrouler, allusion à ses tiges souples (ce n’est pas pour autant une plante grimpante !) ; ou encore de vincire pour entourer d’un lien car elle servait à confectionner des couronnes ou enfin toujours à partir de vincire mais au sens de vaincre car cette plante toujours verte triomphe de l’hiver !

Le nom anglais de periwinkle est intéressant car il se greffe sur le nôtre ; il est apparu vers 1500, sous la forme pervinckle, un diminutif de parvink ou pervink du 12ème siècle, lui-même dérivé du vieil anglais peruince dérivé du latin pervinca et renforcé en anglais moyen par la forme anglo-normande pervenke inspirée du français. La conversion du v en w et l’ajout final du -le seraient apparus avant la forme définitive periwinkle !

Mais ce nom anglais de periwinkle a été aussi appliqué … à un coquillage très connu, l’escargot de mer bigorneau commun ! Curieusement, son usage pour le bigorneau remonte à la même époque (début du 16ème) mais s’est fait sur une évolution complètement différente : il s’agit en fait d’une altération du vieil anglais pinewincle, probablement sous l’influence du parvink désignant la plante (mais pour quelle raison ?), à partir du latin pina pour moule (dans le sens de coquillage car le bigorneau est un gastéropode) ; la seconde partie « winkle » provient de wincel, pour coquille en spirale issu d’une racine ancienne signifiant courber, tordre ! Cette histoire des noms est fascinante dans sa complexité et en dit long sur les rapports passés des Hommes avec la vie sauvage autour d’eux !

Pour en terminer avec les noms, signalons plusieurs surnoms populaires français. Violette de serpent, violette des sorciers (ou petit sorcier) et violette des morts renvoient à la fois à sa coloration bleu violacé et à sa floraison aussi printanière que les violettes qu’à ses propriétés médicinales et folkloriques et son usage dans la magie et la sorcellerie. On trouve aussi le curieux nom de voinche ou voinchère ; sur un site de généalogie, on propose d’ailleurs comme étymologie du nom de famille Voinchet porté dans le nord-est de la France celui d’un lieu où pousse la pervenche : mais cela ne dit rien sur l’origine de ce surnom ? Enfin, citons les énigmatiques surnoms de pucelage et d’herbe à la capucine !!

Violette

Effectivement, comme les vraies violettes, les pervenches fleurissent dès les premiers beaux jours de la fin de l’hiver : de plus en plus souvent dès février avec un étalement jusqu’en mai ; parfois, elle refleurit en automne. L’intensité de sa floraison pour une colonie donnée dépend directement de l’éclairage direct qu’elle reçoit et, comme signalé ci-dessus, dans les sites ombragés et denses (même avec des feuillus), elle ne fleurit pratiquement jamais ! Les fleurs, portées par les tiges florifères, se dressent sur de longs pédoncules (1-2cm) isolés qui les placent au-dessus des feuilles, à l’aisselle desquelles elles émergent.

La corolle d’un beau bleu ciel clair allant jusqu’au bleu violet affiche une belle taille avec un diamètre de 2,5 à 3cm : les cinq pétales larges, étalés à plat, se soudent en un long tube étroit de presque 1cm de long. Vue de dessus, la corolle ressemble à une roue mais dont les rayons semblent inégaux entre eux et curieusement découpés en oblique : une forme que l’on ne retrouve chez aucune autre plante de notre flore et qui rappelle les jouets dits « moulins à vent ». La belle couleur bleue provient de la présence d’un pigment de la famille des anthocyanidines, la delphinidine ainsi nommée car isolée pour la première fois en 1915 à partir de la fleur du pied d’alouette classée dans le genre Delphinium ; on la retrouve dans les fleurs des violettes (Violacées) ou des aconits (Renonculacées comme les pieds d’alouette) ou, de manière anecdotique dans les grains de raisin du Cabernet sauvignon !

Dans la fleur en bouton, la corolle apparaît torsadée en hélice, dans le sens des aiguilles d’une montre, avec un renflement marquant le début du tube où les cinq lobes se réunissent : on parle de corolle contortée !

Corolle enroulée sur elle-même (Grande pervenche)

La base du tube la corolle est protégée par le calice à cinq sépales verts en pointe, triangulaires, bien plus courts que le tube. Ce calice constitue un caractère distinctif entre les deux principales espèces de notre flore : chez la grande pervenche (voir le dernier paragraphe), les dents du calice sont ciliées au moins sur les fleurs jeunes alors qu’elles sont dépourvues de tout cil chez la petite pervenche : mais il vaut mieux se munir d’une loupe à main pour bien apprécier ce critère distinctif !

Calice de petite pervenche

Apocynacée

Vue par-dessus, la gorge de la corolle ne laisse pas percevoir grand-chose des organes sexuels : cinq anthères (les masses jaunâtres renfermant le pollen au sommet des étamines) serrées entre elles et entourées d’un cercle de poils blancs en faisceaux serrés. Mais si on franchit cette barrière, on découvre une structure déconcertante de complexité et hautement inhabituelle !

Fleur de petite pervenche dont on a découpé la corolle

Les filets courts des étamines (qui portent les anthères) ont une forme curieuse coudée en S et se fixent à la hauteur du renflement observé sur la corolle en bouton. Les anthères, tournées vers l’intérieur (introrses), serrées mais libres entre elles, convergent et viennent coiffer le sommet du pistil méconnaissable tant il est transformé. Le style se termine par une tête de poils blancs surmontant une collerette, suintante de liquide ! La tête bloque n’entrée de la gorge entre les anthères ; quand le style s’allonge, la collerette récupère le pollen des anthères qu’elle place ainsi en avant pour les insectes visiteurs : c’est le principe de la présentation du pollen que l’on retrouve avec des structures différentes chez les Astéracées et les Campanulacées (voir la chronique) ou les Fabacées (voir la chronique). La collerette fabrique un liquide collant qui agglomère les grains de pollen et va aussi coller à la trompe ou la langue de l’insecte butineur, facilitant ainsi la prise en charge de ce pollen.

Les bourdons qui sont les principaux visiteurs de leur côté doivent insérer leur longue langue entre les anthères pour accéder aux nectaires producteurs de nectar qui se trouvent, eux, tout au fond du tube au pied des ovaires. La partie réceptrice du stigmate est localisée sous la collerette si bien qu’elle se trouve nettement séparée des anthères et du pollen. Ainsi, cette structure améliore l’efficacité de la pollinisation en rendant bien plus probable les échanges de pollen entre fleurs différentes, indispensables pour que la fleur se transforme en fruit (fleur allogame). Néanmoins, souvent, les bourdons trichent pour aller plus vite : avec leur langue robuste, ils percent la base du tube près du calice et accèdent ainsi directement au nectar mais sans assurer la pollinisation ; les abeilles à la langue trop courte pour butiner normalement, exploitent ce filon au détriment de la reproduction de la pervenche.

Cette spécialisation des étamines et du pistil est une caractéristique de la famille des pervenches, les apocynacées ; mais, la structure acquise par les pervenches reste encore bien en deçà de celle que l’on trouve chez d’autres membres de cette vaste famille (près de 4000 espèces) comme les Asclépiades (Asclepias) où étamines et pistil se réunissent en un organe très complexe (gynostège) et où le pollen se trouve aggloméré en pollinies comme chez les Orchidées ! Parmi les autres caractères communs à cette famille, on peut citer la présence de canaux à latex blanc toxique que l’on observe discrètement aussi chez les pervenches.

Fruits rares

Colonie très d’une maison abandonnée : reste typique d’anciens cultures

Même quand elle fleurit massivement, la pervenche ne produit souvent que peu de fruits : l’allogamie stricte (i.e. la nécessité pour une fleur de recevoir du pollen d’une fleur d’une autre colonie clonale) limite très fortement la réussite, sans parler des tricheries massives des bourdons ! Les fleurs fécondées donnent un fruit double (il y a deux ovaires) : deux vésicules allongées en forme de corne (moins de 2cm de long) qui, une fois sèches, s’ouvrent par une seule fente en long : ce sont des follicules (voir l’exemple des follicules en forme de « perruches » de l’herbe à la ouate). Ils renferment des graines noirâtres verruqueuses mais dépourvues d’aigrettes contrairement aux asclépiades ou aux dompte-venins de la même famille.

Les colonies en bocage, le long des talus ou chemins, résultent souvent d’introductions passées autour d’habitations

Cette rareté de la reproduction par fruits/graines déjà évoquée ci-dessus pose la question de la pérennité de l’espèce. On sait que la petite pervenche est probablement une plante d’origine méditerranéenne car elle était déjà cultivée du temps de la Rome antique. Mais dans de nombreux pays d’Europe centrale et occidentale, on se demande si sa présence actuelle dans des milieux « naturels » ne correspond pas à une naturalisation très ancienne après l’introduction par les Romains ou au plus tard pendant le Moyen-Âge : elle aurait survécu, le plus souvent uniquement par voie clonale, à partir de fragments de tiges rampantes ou de souches. On la retrouve souvent en fait sur des emplacements d’anciens sites habités dont des ruines médiévales englouties par la forêt. Son usage fréquent dans les cimetières (comme symbole de vie éternelle) a dû plus tard et plus récemment contribuer à sa dispersion. Une étude menée en Tchéquie a comparé l’ADN des pervenches installées sur de tels sites très anciens à celui de pervenches de sites récents : ils ont observé que ces ADN se répartissaient en deux clusters correspondant aux deux types de sites ; de plus, ils ont observé une différence morphologique dans la forme des feuilles : sur les sites récents, les pervenches ont des feuilles étroites. Ceci suggère que les pervenches anciennes, aux feuilles plus larges, descendent sans doute de seulement quelques clones originels introduits autrefois, bien différents des introductions multiples plus récentes. 

Dans les villages ou les parcs de grandes demeures, on cultive la petite pervenche qui s’échappe assez facilement dans la nature environnante

Forestière

Avec l’euphorbe d’Irlande dans le sous-bois d’une hêtraie montagnarde

En France, la petite pervenche est commune dans tout le pays mais plus rare en région méditerranéenne. Elle monte jusqu’à 1200-1300m dans l’étage montagnard. Primairement, elle est une espèce forestière qui recherche les sols à humus doux, frais et légers, assez profonds sur des calcaires, des argiles ou des limons. Dans les boisements plus pauvres, elle s’établit souvent en bas de pente à la faveur des accumulations de sédiments enrichies en éléments nutritifs. On la trouve dans de nombreux types de boisements te presque toujours sous forme de vastes colonies très ponctuelles : chênaies claires et fraîches ; chênaies-charmaies fraîches ; chênaies-frênaies ou frênaies-érablières de pente ; chênaies-hêtraies ; hêtraies non acides ; plus rarement dans les forêts riveraines et les boisements à la périphérie des villes très enrichis en nitrates (type ormaie rudérale). Souvent, au sein des boisements, ses colonies coïncident avec de très anciens sites historiques dont il ne reste pratiquement plus rien ; parfois, on retrouve des traces de pans de murs, témoins de très anciennes habitations.

Ceci correspond à la remarque ci-dessus comme quoi elle n’est souvent sans doute pas autochtone mais introduite très anciennement et naturalisée, sans s’être éloignée de son site d’implantation historique. Les introductions plus récentes, notamment comme espèce ornementale ou folklorique, l’ont conduit à s’installer dans des milieux secondaires : friches buissonnantes ; autour des jardins ; dans les cimetières ; à proximité de châteaux ou d’abbayes ; …

Une autre motivation historique à sa culture te à sa dispersion tient dans ses propriétés médicinales multiples liées à sa richesse en alcaloïdes dont la vincamine. Ici, nous n’entrerons pas dans le détail foisonnant de ses usages et propriétés médicinales car dans la littérature on trouve des informations contradictoires en tous sens ! Simplement, la vincamine s’avère intéressante par ses effets sur la dilatation des vaisseaux qui en font un grand remède contre l’insuffisance circulatoire cérébrale (troubles de la mémoire, vertiges, maux de tête, maladie de Ménière, …). D’autres espèces proches de la famille dont la « pervenche de Madagascar » (autre genre : Cataranthus), connue comme ornementale, renferment des alcaloïdes anti-cancéreux. En tout cas, il faut bien garder à l’esprit que ses propriétés vont de pair avec une certaine toxicité qui rend son usage interne très déconseillé !

Folklorique

Son feuillage persistant qui lui permet de rester toujours verte conjugué avec ses belles fleurs d’un bleu peu courant ont suscité une foule de croyances intéressantes à parcourir. Le bleu renvoie à l’eau, au ciel, à la mémoire, à la douceur (dont celle de la mère), à l’absolu, à l’amitié. Dans le langage des fleurs, elle conserve donc une place de choix et une image positive.

Par contre, dans les pratiques anciennes, son image devient plus trouble. Nous avons cité ci-dessus son surnom de violette des sorcières : elle entrait disait-on dans la composition de philtres d’amour qui « enlaçaient » (voir l’étymologie de vinca) les couples mariés ; la version la plus efficace consistait à associer des fragments de pervenche enterrés par des vers de terre et de la joubarbe ou artichaut de muraille (voir la chronique). Au Moyen-âge, elle permettait de jeter un sort ou au contraire d’en contrer un.

Son lien avec la mort et les cimetières était très fort : Pline indique qu’on enterrait les morts avec une parure de couronnes de rameaux verts piquées de fleurs de pervenche en plein hiver.

Pseudo-Apulée, dans son Herbarium, , compilé en latin au 4ème siècle décrit plus de cent plantes et leurs usages ; à propos de la pervenche, il la cite  « contre les maladies diaboliques, les possessions démoniaques, les serpents et les bêtes sauvages » ; il précise les rituels de cueillette : « tu dois cueillir cette plante en lui disant « je te prie Vinca pervinca, toi, dont je désire posséder les nombreuses qualités utiles, protège-moi toujours contre les poisons et l’eau ;  tu dois être pur de toute souillure et ne cueillir cette plante qu’au neuvième jour de lunaison« .

Reste cette très surprenante « recette » destinée aux braconniers : pour réussir, ils devaient pendant la nuit de la Saint Jean Baptiste (24 juin) aller cueillir nus de la petite pervenche et de l’absinthe dans les forêts, puis faire cuire ces plantes avec du vinaigre ; ils nettoyaient ensuite le canon de leur fusil avec cette préparation afin que tous leurs coups fassent mouche ! Drôle de recette car trouver de l’absinthe dans une forêt relève de la gageure !

Grande, petite ou intermédiaire

Terminons ce tour d’horizon des pervenches en présentant rapidement les deux autres espèces de notre flore : la grande pervenche et la pervenche intermédiaire ou pervenche difforme.

Comme son nom l’indique, la grande pervenche est bien plus imposante dans toutes ses proportions : des tiges arquées jusqu’à 1,50m et des tiges florifères jusqu’à 50cm ; les feuilles atteignent 9cm de long et sont en forme de cœur renversé avec les bordures finement poilues et ciliées au stade jeune. Le diamètre des fleurs se situe entre 4 et 5cm avec les sépales du calice bordés de cils denses (voir ci-dessus).

Fleur de grande pervenche

Originaire d’Europe méridionale, cette espèce a été et continue d’être très cultivée dans les jardins et les cimetières, bien plus que la petite. Elle se naturalise près des habitations, le long des haies et des chemins, le long des voies ferrées jusque dans les dunes perturbées ; les hivers très rudes tendent à la faire régresser mais depuis quelques décennies, avec le réchauffement climatique, elle est nettement en progression.

La pervenche intermédiaire est complètement autochtone mais limitée au pourtour méditerranéen, Corse comprise à basse altitude. Ses fleurs d’un bleu pâle se distinguent par les cinq lobes tronqués de manière très oblique (d’où son qualificatif de difforme) et ont une pointe marquée ; les sépales du calice sont étroits et pointus alors qu’ils sont triangulaires chez la petite pervenche dont elle se rapproche par sa taille modeste. Elle habite les lisières humides.

Pervenche intermédiaire (jardin botanique)

Bibliographie

 La vannerie avec des plantes sauvages. C. Bonnal. Ed. Ulmer 2021. Excellent ouvrage avec plein d’exemples pratiques

Genetic and leaf-trait variability of Vinca minor at ancient and recent localities in Central Europe. Petra Hlasna Cepkova et al.  Biochemical Systematics and Ecology 64 (2016) 22e30

A double-flowered variety of lesser periwinkle (Vinca minor fl. pl.) that has persisted in the wild for more than 160 years. Yong-Qiang Wang, Rainer Melzer and Gunter Theißen Annals of Botany 107: 1445–1452, 2011