12/03/2023 Après deux jours de bonne pluie (presque 50mm) qui redonnent un peu le moral, la Morge a dû se recharger ; l’occasion donc d’aller faire un tour rapide depuis la maison sur le secteur en amont du pont de St Myon jusqu’à la croix des Rameaux. Mais, cette balade se fait en mode « flou » car je n’ai pas retrouvé ma vue après l’opération de la cataracte et je vois bien que jusqu’à deux ou trois mètres. Qu’importe : j’y vois assez pour marcher et profiter de cette ambiance printanière avec presque 18°C au thermomètre. Les photos se feront avec l’iPhone qui ne demande pas de mettre l’œil au viseur …

NB Cette chronique informelle est avant tout destinée aux Conservac’teurs du réseau du Conservatoire des Espaces Naturels Auvergne.

Mare des Chavades

Premier arrêt à la mare des Chavades que nous avons « éclaircie » il y a un mois : lors d’un chantier matinal, nous avons arraché une bonne partie du peuplement de massettes (voir la chronique) qui avait commencé à réenvahir la mare (voir la chronique). Avec les pluies récentes, la mare s’est bien rechargée ce qui augure de bonnes conditions pour la reproduction des tritons crêtés. L’intervention a été assez « douce » puisque subsistent de nombreuses touffes de joncs immergés et encore des petits massifs de massettes : ainsi, une végétation minimale va être disponible pour la faune dès ce printemps. 

En descendant vers Parret-plage pour rejoindre la morge, je longe un fossé un peu profond qui s’est humecté ; des rosettes d’épilobe hérissé (voir la chronique) pontent de partout au fond et sur les côtés ce sont des oseilles agglomérées qui ont passé l’hiver sous forme de rosettes. 

Parret-plage 

La Morge en pleine forme après deux mois de basses eaux

Ce n’est pas une blague : c’est ainsi que se nomme l’endroit où la Morge reçoit le ruisseau de Combronde avec une passerelle et, effectivement, une mini plage de sable déposé par le ruisseau. La Morge a bien gonflé, enfin … après des mois avec triste mine, au plus bas. 

Chantier de nettoyage du site : un grand merci à l’équipe de bénévoles

La semaine dernière, une équipe de bénévoles du CEN a extirpé les plastiques qui avaient été mis en place lors des plantations (haie de bordure devenue très conséquente et arbres isolés).

Les arums tachetés prospèrent au milieu des orties naissantes

Un petit tour du « triangle » reboisé par le Conservatoire et qui est devenu une vraie forêt alluviale en moins de vingt ans. Des tapis d’arums tachetés montent sur les côtés avec des ficaires et des pulmonaires déjà fleuries.

Plaque à reptiles : ne pas déranger ; l’an dernier, j’y ai vu quatre orvets

Une plaque à reptile a été installée : je soulève délicatement ; rien, mais des galeries en tous sens laissent penser que des mulots ont dû s’y installer ? 

« Réensauvagement »

Suite au coup de vent d’hier, un grand tremble s’est couché, révélant une grosse racine pourrie. Il faudra veiller à ce qu’il reste ainsi en place et se décompose librement. Ainsi, cette parcelle retrouve vraiment son statut de forêt alluviale avec sa propre dynamique : dans la trouée au pied de cet arbre viendront probablement s’installer de jeunes arbres …(voir la chronique)

Carrières de Cacherat

Je reviens rive gauche par Bougerol en longeant les falaises de Cacherat ; deux pêcheurs sont installés au bord de la rivière. Je remonte par les carrières en direction de la croix des Rameaux.

La petite mare dans le creux de la carrière (partie privée clôturée) s’est remplie d’eau : peut-être pourrons nous entendre le chant du crapaud calamite qui a été signalé sur le site ? 

La fontaine Saint-Médulphe et son fossé d’écoulement peuplé de joncs

La fontaine Saint- Médulphe coule sur la piste ; les abords ont été dégagés mais les joncs ont été conservés le long de l’écoulement.

Petit arrêt dans les pelouses rocailleuses au-dessus. Des plaques de potentille printanière sont bien fleuries tandis qu’un gazon blanc ras signale la drave printanière (voir la chronique) ; au milieu pointent des dizaines d’holostée en ombelle, une petite caryophyllacée aux feuilles bleutées opposées à allure de céraiste.  

Croix des Rameaux

Les mares très peu profondes de la croix des Rameaux

Je commence par aller rendre visiter au site des mares : là aussi, la pluie a fait son œuvre et les voilà de nouveau remplies.

Paillage de bois sur la haie plantée

Les plantations des haies de l’an dernier ont été rechargées en paillage de bois broyé : c’est nettement mieux que le plastique mais il faut en rajouter tous les ans à cause de la décomposition. 

Une vingtaine d’amandiers ont été plantés récemment sur les pelouses près de la croix : chaque arbre a son « tapis végétal » et sa cuvette : indispensable pour des arbres déjà un peu grands face à la sécheresse qui risque de leur tomber dessus. 

Pont de St Myon

Je reviens par la salle des fêtes et les chemins du Chiroux pour retomber à la route Artonne-St Myon et emprunter le tout nouveau sentier de la migmatite dégagé et aménagé le long de l’ancienne carrière : le front de taille a été dégagé. Bon, pour l’instant ça fait « très aménagé » mais avec le développement de la végétation, le site devrait reprendre une allure plus sauvage. 

La falaise de migmatite est de nouveau accessible

Juste après le pont, sur le rebord qui borde la place de Loche avec ses tilleuls, j’explore le talus rocheux pour m’assurer de la présence d’une petite rareté locale : la drave des murs . La station est très localisée mais il y en a des centaines de pieds : pour l’instant, elles son encore au stade de rosettes pourprées et ne vont pas tarder à émettre une courte tige et fleurir en masse avec cette pluie. Au milieu de la colonie, je note les rosettes vert tendre des valérianelles (« mâches ») et les rosettes dodues de l’orpin rougeâtre (voir la chronique).