Typha latifolia

03/03/2023 Nous avons déjà consacré 3 chroniques aux massettes : Les faux-roseaux (1) sur les aspects végétatifs (feuilles, rhizomes) et l’habitat ; Quenouilles et queues-de-chats (2) à propos de la reproduction sexuée (fleurs, pollinisation, fruits, dispersion) ; Des ingénieurs de l’environnement (3) sur leur incroyable capacité à transformer leur environnement immédiat. Dans cette dernière chronique, nous avons ainsi vu comment les peuplements de massettes pouvaient en arriver à « détruire » leur environnement via le processus d’atterrissement. C’est pourquoi les organismes soucieux de la conservation de l’environnement effectuent régulièrement des chantiers d’éradication manuelle des massettes pour freiner ce processus (voir l’exemple de la mare des Chavades). Personnellement, j’y participe et j’approuve ces interventions … 

Mais, après m’être longuement documenté pour rédiger ces chroniques, j’ai pris conscience d’un aspect que je n’avais pas appréhendé suffisamment : et si les massettes n’avaient pas que des inconvénients et si elles étaient aussi un élément clé pour la conservation de la biodiversité ? D’où cette chronique, ode de louanges à la gloire des massettes, entièrement consacrée à l’incroyable biodiversité animale qui gravite autour d’elles. En fin de chronique, j’en profite pour partager mes doutes et proposer une autre vision des interventions « anti-massettes ». 

Vertébrés 

Ragondin : un gros mangeur de végétaux aquatiques

Commençons par les « grosses bêtes » même si ce ne sont pas forcément les plus faciles à observer. La richesse en substances de réserve (essentiellement de l’amidon) des rhizomes en fait une ressource alimentaire de premier choix pour deux gros rongeurs qui partagent le statut d’espèces introduites : le rat musqué ou ondatra, originaire d’Amérique du nord, qui construit des amoncellements de tiges et feuilles appelés huttes ; le ragondin (voir la chronique ), bien plus gros et originaire d’Amérique du Sud. Tous les deux consomment tiges et feuilles mais savent déterrer les rhizomes pour les consommer. Ils rejoignent en cela un usage alimentaire humain ancien dans les régions nordiques : les rhizomes récoltés étaient moulus et utilisés comme farine dans la confection de biscuits ou de pain d’épices ; on pouvait aussi les cuire comme des salsifis ou les torréfier pour en faire un substitut de café ; les jeunes pousses blanches tendres étaient aussi consommées comme des asperges. Par ailleurs, le bétail apprécie bien le feuillage tendre et pas trop filandreux : le pâturage est d’ailleurs un moyen de limiter l’extension des peuplements mais il tend à les détériorer via le piétinement. 

Côté oiseaux, les typhaies (peuplements de massettes) servent de site de nidification à divers oiseaux aquatiques : foulques macroules, gallinules poule d’eau, canards colverts, … et même très localement les rares hérons pourprés ; ils trouvent là un couvert avec une canopée dense assez haute tout en étant protégé relativement des prédateurs par l’eau libre. Les passereaux des milieux humides (paludicoles) comme les rousserolles effarvattes (voir la chronique) ou le bruant des roseaux viennent aussi s’y nourrir en période de reproduction, à la recherche justement de l’abondante biodiversité d’insectes hébergés par les massettes. 

Rémiz attablée sur un épi de massette (Cliché José Prégo C.C. 2.0.)

Les fructifications exceptionnellement prodigues en graines (voir la chronique 2), persistantes une partie de l’hiver, attirent un adorable passereau, la rémiz penduline, lors de ces aller-retours entre le sud de l’Europe où elle hiverne et le Nord-Est de l’Europe où elle niche. Autrefois classée à tort dans la famille des mésanges (voir la chronique), elle recherche alors, entre autres, les graines des massettes : très agile, elle tient serré dans ses doigts un paquet de fruits plumeux pour en picorer les graines avec son bec très fin. En hiver, les massettes sèches sur pied sont aussi activement visitées par les mésanges bleues (« vraies » mésanges quant à elles), très agiles, qui explorent les tiges à la recherche de trous indiquant la présence de larves foreuses (voir ci-dessous) ou de leurs chrysalides ou pupes qu’elles extraient habilement. 

Pour les amphibiens, les peuplements de massettes apportent au cœur de l’été un abri bienvenu d’une part contre les prédateurs aériens et, surtout, une fraîcheur bienvenue entretenue par la canopée dense des massettes (voir la chronique 3). 

Prédateurs 

Les syrphes (voir la chronique) viennent pondre sur les massettes infestées de pucerons pour que leurs larves puissent s’en nourrir ; on trouve les pupes typiques collées sur les feuilles (métamorphose des larves). 

Pupe de syrphe sur une feuille de massette

Pour exposer la foisonnante biodiversité des invertébrés (surtout les insectes) liés aux massettes, nous nous concentrerons avant tout aux espèces les plus spécifiques des massettes. Nous allons les découvrir par groupes informels écologiques en commençant par les insectes prédateurs utilisant les typhaies. 

Coccinelle des marais (Cliché Gilles San Martin C.C.)

L’abondance des pucerons (voir ci-dessous) en été en fait un terrain de chasse idéal des coccinelles et plus particulièrement de trois espèces rares, voire très rares ou méconnues, et inféodées aux peuplements de grandes plantes aquatiques dont les typhaies. La coccinelle des marais (water ladybird des anglais) (Anisosticta novemdecimpunctata) se reconnaît à sa forme un peu allongée et ses 19 taches noires sur les élytres (d’où le nom latin interminable d’espèce) ; elle hiberne à l’intérieur des tiges sèches. Les deux autres sont des « mini-coccinelles » : la coccidule tachetée (Coccidula scutellata) orangée avec 5 taches noires et la coccidule des marais (Coccidula rufa) toute rousse. 

Coccidule tachetée (Cliché URSchmidt C.C. 4.0.)
Libellule Sympétrum posée sur une feuille de massette

Les libellules de toutes espèces utilisent très souvent les hautes tiges et feuilles des massettes pour se reposer ou comme poste de chasse. Elles servent surtout à leurs larves aquatiques au moment où elles quittent l’eau pour se métamorphoser en adulte et laisser leur exuvie vide accrochée à la tige (voir la chronique). 

Exuvie vide de libellule accrochée à une feuille de massette

Une petite punaise (3mm) de la famille des Miridés (Tytthus pygmaeus) aux fines pattes jaunes et à tête noire est spécialisée dans la chasse aux œufs des cicadelles, ces hémiptères herbivores qui piquent les massettes pour en sucer la sève ; elle exploite notamment une espèce qui se nourrit exclusivement sur les massettes, un Delphacidé (voir la chronique sur le fulgore) brunâtre à tête noire au nom latin ésotérique de Matutinus putoni

Fiche du site BritishBugs

En bordure des peuplements, de nombreuses araignées peuvent s’installer sur les feuilles pour chasser ou tisser leurs toiles entre feuilles et tiges (voir la chronique sur la mare des Chavades ou celles des Gouyards). 

Araignée Tétragnathe (mâle) sur des massettes

NB A peine parue, cette chronique a suscité une réaction de la part d’un lecteur expert en araignées, Jean-Patrice Matysiak qui m’a apporté de nouvelles informations : d’après le Guide photo des Araignées (Delachaux et Niestlé, 2014) il existe au moins trois espèces de petites araignées sauteuses (Salticidés) qui passent l’hiver dans les gaines foliaires des massettes sèches : Sitticus (Attulus) floricola, Marpissa nivoyi et Marpissa radiata. Le fauchage total, même tardif, des tiges sèches n’est donc pas forcément une bonne chose ! Ceci plaide bien en faveur de maintenir en place une petite population et éviter une intervention humaine trop musclée (voir conclusion finale)

Herbivores « libres »

La biomasse considérable et tendre des feuilles et tiges des massettes représente une ressource inépuisable pour une armada d’herbivores ; commençons par ceux que l’on peut observer directement en train de se nourrir sur les feuilles. 

Sépédon sphex chasseur de limnées

Parmi les escargots, les succinies, des limnées (escargots aquatiques : voir la chronique) passent l’essentiel de leur temps hors de l’eau et broutent les bords des feuilles. Elles peuvent être parasitées notamment par les larves de mouches spécialisées de la famille des Sciomyzidés comme le sépédon sphex (Sepedon sphegea) qualifiée de malacophage (malaco : coquillage).

Fiche BritishBugs

Parmi les punaises herbivores, on peut observer sur les massettes : un Tingidé (famille des tigres : voir la chronique), Agramma atricapillum, allongé avec la tête sombre ; deux espèces du genre Ischnodemus  (Lygéidés) sont très liées aux massettes dont la bien nommée punaise des roseaux (I. sabuleti) (cinchbug, la punaise sanglée des anglais) qui a des formes à ailes courtes ou à ailes longues ; elle hiberne dans les gaines emboîtées des massettes.

Plusieurs espèces de papillons nocturnes de la famille des noctuelles (Noctuidés) ont comme plante hôte les massettes mais pas de manière exclusive (polyphages vivant aussi sur diverses graminées) : la plusie de la fétuque (Plusia festucae) dont le papillon a deux belles taches dorées ; la noctuelle veineuse (Acronicta albovenosa) ; la nonagrie des laîches (Denticucullus pygmina) et l’écaille tigrée (Spilosoma lubricipeda) aux chenilles très polyphages. 

Le regard inquiet d’un criquet ensanglanté sur des massettes …

Depuis les bordures, des criquets liés aux milieux humides peuvent venir temporairement se restaurer sur les massettes comme le criquet ensanglanté (voir la chronique). 

Pucerons 

Les pucerons (Aphidiens) sont eux aussi des herbivores à leur manière en tant que suceurs de sève. Là encore, par leur volume végétal considérable, les massettes offrent de belles opportunités de développement à ces insectes qui, à leur tour, suscitent de nombreuses convoitises de la part des passereaux (voir ci-dessus), de tout un cortège de parasites spécialisés (mini guêpes parasitoïdes) ou d’insectes prédateurs comme les coccinelles (voir ci-dessus). Parmi les espèces de pucerons observables sur les massettes, on peut distinguer deux groupes selon le déroulement de leur cycle de vie. 

Certaines espèces effectuent tout leur cycle de développement sur une même plante ; il s’agit d’espèces polyphages, i.e. se nourrissant sur diverses plantes semi-aquatiques de grande taille (hélophytes) dont les massettes. Le puceron des scirpes (Schizaphis scirpi) est brun rougeâtre brillant (teinte bronze) avec des pattes claires tachées de noir : il se tient à la base des feuilles et est souvent surveillé par des fourmis. Le puceron de la glycérie (Sipha glyceriae) est minuscule (1-2mm), vert pâle et se tient sus les feuilles de nombreuses plantes aquatiques. Le petit puceron des céréales (Sitobion avenae), de couleur orangée, est lui très connu comme bioagresseur des céréales mais fréquente diverses graminées et des plantes d’autres familles proches (ordre des Poales : voir la chronique 2) dont celle des Typhacées.

Pucerons des pruniers sous une feuille de massette en plein été

Chez les autres espèces, le cycle de développement est double : une première génération se développe intensément sur un arbre ou arbuste hôte primaire ; en fin de printemps, avec l’apparition d’individus ailés, une migration a lieu et les pucerons s’installent alors sur certaines plantes herbacées et vont s’y multiplier jusqu’à la fin de l’été. Le grand puceron du blé (Metolophium dirhodum), allongé, vert pâle avec une bande vert foncé sur le dos, vit d’abord sur des rosiers sauvages ou cultivés avant de passer sur des graminées (surtout des céréales cultivées) et des massettes. Le puceron des viornes (Ceruraphis eriophori) gris foncé avec des taches cireuses vit d’abord sur les viornes (où il provoque l’enroulement des feuilles) avant de passer sur diverses plantes du groupe des Poales. Les deux pucerons les plus typiques des massettes sont : le puceron des nénuphars (Rhopalosiphum nymphaea) brun rougeâtre avec des nuances cireuses qui passe des pruniers et cerisiers aux plantes aquatiques ; le puceron des pruniers (Hyalopterus pruni) qui fréquente assidûment le dessous des feuilles des massettes en grosses colonies : tout vert couvert d’une poudre blanchâtre et tout petit.

Herbivores cachés 

L’herbivorie se manifeste aussi sous des formes « cachées » où l’herbivore en activité n’est pas directement visible.

Fiche du site Plant Parasites

Ce peuvent être des mines, i.e. des galeries ou des plaques creusées dans l’épaisseur des feuilles sous l’épiderme (voir la chronique sur les espèces mineuses). Comme de nombreuses autres plantes herbacées, les massettes hébergent un riche cortège d’espèces mineuses. Parmi elles, on trouve au moins cinq espèces de papillons nocturnes au stade chenille. Deux d’entre elles proviennent du groupe informel des microlépidoptères : Orthotelia sparaganella creuse des galeries étroites au milieu des jeunes feuilles avant de s’enfoncer dans la tige et vit surtout sur les rubaniers, les proches cousins des massettes (voir la chronique 2) ; le chilo des marais (Calamatropha paludella), de la famille des Crambes, est spécifique des seules massettes : la chenille creuse une galerie depuis le bord et descend la feuille tout en laissant une trainée d’excréments derrière elle (voir la chronique sur les mineuses) ; elle hiberne dans sa mine et reprend son activité au printemps … sur la feuille morte entre temps. Trois espèces de noctuelles minent aussi les feuilles des massettes (et d’autres grandes plantes aquatiques) en créant des galeries-plaques irrégulières (chenilles plus grosses que les précédentes) : la nonagrie des massettes (Nonagria typhae), la nonagrie du rubanier (Globia sparganii) et la nonagrie de la Canne (Globia algae).

D’autres larves creusent les tiges ou les rhizomes (donc même sous l’eau) et peuvent être qualifiées de foreuses : un bel abri qui les protège des prédateurs tout en fournissant une abondante nourriture ; vu les dimensions des organes consommés, il s’agit cette fois de larves nettement plus grosses. Ce groupe compte des chenilles de noctuelles (la noctuelle de l’iris Helotropha leucostigma ; la noctuelle à baïonnette Phragmatiphila nexa), des asticots de mouches de la famille des Chloropidés (Oscinisoma cognatum), des asticots de petites mouches Anthomyzidés (4 espèces) et les larves d’un charançon. 

A tout ce beau monde, il faut ajouter cinq espèces de chrysomèles (coléoptères herbivores) dont quatre Donacies (Donacia) inféodées étroitement aux typhacées (rubaniers et massettes) ; leurs larves creusent des galeries au collet des tiges et dans les rhizomes (donc sous l’eau) : elles s’approvisionnent en oxygène en piquant avec un éperon abdominal dans les tissus spongieux chargés d’air (aérenchyme : voir la chronique 1). 

Florivores et granivores 

Évidemment, les grandes inflorescences et infrutescences (voir la chronique 2) attirent aussi leur lot de consommateurs. Deux espèces monophages de petits coléoptères (Telmatophilus) grignotent soit l’épi mâle pour une espèce (T. typhae) soit l’épi femelle pour l’autre (T. caricis) ; ils appartiennent à une famille de petits scarabées, les Cryptophagidés dont la majorité des espèces vivent dans les … champignons polypores (voir l’exemple de l’amadouvier) : ils ont dû trouver dans ces « cigares » un milieu de substitution équivalent en consistance. 

Fiche du site BritishBugs

Plusieurs espèces de petites punaises généralistes, dont celle des chatons de bouleaux (K. resedae) , piquent les fruits mûrs pour en extraire les sucs nourriciers. Au moins deux espèces sont par contre spécifiques des massettes : la punaise des massettes (Holocranum saturejae) et la punaise du scirpe (Chilacis typhae). Cette dernière possède dans son intestin une bactérie symbiotique qui lui permet d’assimiler cette nourriture très spécialisée. 

Pustules et taches

Nous terminerons ce tour d’horizon avec des champignons parasites responsables de taches sur les feuilles ou de pustules (voir la chronique sur les rouilles). Souvent dans les grands peuplements, au cœur de l’été, presque toutes les feuilles portent de telles taches ou points jaunâtres ou rouille. Au moins cinq espèces sont mentionnées sur les massettes dont deux très spécifiques. Ainsi, Pleospora typhicola donne de grandes taches allongées jaune orange au milieu desquelles on peut observer à certaines périodes des masses gélatineuses extrudées (conidies) ; ce même champignon se manifeste sur face interne feuilles mortes sous forme de boules noires charbonneuses. 

Fiche du site Plant Parasites

Nous aurions pu poursuivre encore longtemps cet inventaire à la Prévert en élargissant aux espèces plus généralistes ou à la biodiversité végétale avec notamment une riche flore associée d’algues microscopiques épiphytes (sur les tiges immergées) ou des diatomées (qui ne sont pas des algues). L’objectif ici n’était pas d’être exhaustif, ni de fournir des clés d’identification (groupes souvent très complexes, affaires d’experts) mais de faire prendre conscience de cette « corne d’abondance » d’espèces associées qui interagissent avec les massettes. 

Même si cette énumération peut paraître extraordinaire pour un non-initié, elle reste assez banale : chaque espèce de grande plante commune (herbacée ou arbre ou arbuste) possède ainsi tout un cortège de biodiversité attaché et méconnu (voir par exemple le film récent sur le chêne). Mais, même pour moi qui suis un peu initié, cette biodiversité découverte à cette occasion m’a époustouflé et a suscité les interrogations livrées dans l’introduction. Finalement, oui les massettes mettent, à long terme, les mares et petits plans d’eau en danger « d’étouffement » et d’élimination d’une biodiversité spécialisée qui ne supporte pas ce changement. Mais, compte tenu de ce riche cortège associé, il faudrait peut-être tempérer les interventions d’arrachage (voir la mare des Chavades) en ne supprimant qu’une partie des plantes ; cela implique d’intervenir plus souvent mais de manière moins étendue à la fois. Pratiquer une sorte de jardinage léger tous les ans en arrachant une partie des pieds seulement : en plus, ces interventions seraient moins « traumatisantes » pour l’environnement global des mares. Et, surtout, il faudrait que nous cessions de présenter la massette comme « tout négatif » loin s’en faut : moi le premier, j’ai nettement changé d’avis après cette chronique. Les visions dualistes du genre bon/mauvais sont inadaptées à l’appréhension écologique de l’environnement naturel.

La massette a toute sa place dans une mare pourvu qu’elle ne domine pas la végétation : elle participe au réseau d’interactions avec le reste de la biodiversité, apportant une contribution indispensable au bon fonctionnement écologique de la mare.

Bibliographie 

Site Plant parasites of Europe qui liste toutes les espèces associées à chaque plante ; chaque espèce a une fiche détaillée et souvent est illustrée ; des clés d’identification existent pour les mineuses ou les galles au moins. 

Site Lepi’Net qui répertorie toutes les espèces d ela faune de France avec une fiche détaillée par espèce

Site British Bugs sur les Hémiptères de la faune du U.K. : richement illustré avec des critères d’identification