Vue de l’Artense au premier plan avec au fond les Monts Dores ou Sancy depuis Saint-Donat

11/09/2020 Aux confins sud-ouest du département du Puy-de-Dôme s’étend l’Artense, une région méconnue du grand public. Et pourtant, on y trouve une ambiance et des paysages très originaux avec de vastes espaces à parcourir loin des foules. Un circuit de petite randonnée (Bertinet) sur la commune de Saint-Donat permet de prendre le pouls de cette région attachante et offre de beaux panoramas. Cette chronique vous propose de découvrir cette partie de l’Artense à travers une série de thèmes autour du temps sous ses multiples aspects et dimensions relatives, tel qu’on peut l’appréhender au cours d’une marche naturaliste au long de ce circuit. Nous ne décrirons donc pas ce dernier dans le sens chronologique de la progression (voir fiche technique en bibliographie) mais de manière transversale via ces thèmes. 

Le temps géologique 

Button granitique arrondi typique de l’Artense

Dès que l’on s’approche de Saint-Donat en venant du massif du Sancy, le changement de paysage s’impose rapidement : un vaste plateau bosselé, fait de petites buttes arrondies et de cuvettes à fond plat, semé d’affleurements rocheux, s’étale mollement entre 900 et 1100m d’altitude. Ce plateau correspond à une partie émergée de l’immense socle dit hercynien sur lequel se sont installés les grands édifices volcaniques auvergnats : le massif cantalien, les Monts Dores (ou Sancy) et la chaîne des Puys. Ce volcanisme, symbole du Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne qui englobe l’Artense, ne fait que déborder un peu ici dans l’angle nord-est : des coulées de la série des Monts dores, (entre – 3 millions d’années et – 230 000 ans) ont engendré ainsi des orgues basaltiques autour du Puy de Cheylat (1082m) visibles depuis le circuit. 

Tout le reste relève de terrains très anciens datant de plusieurs centaines de millions d’années (ère primaire) : des roches métamorphiques plus ou moins feuilletées (gneiss et migmatites) et des granites d’aspect granuleux. Au cours des cent derniers millions d’années, à la faveur notamment de la surrection des Alpes, ces terrains anciens ont été soulevés puis dégagés plus ou moins par l’érosion. L’eau et les rigueurs des climats passés ont altéré chimiquement et dégradé ces roches notamment le long de cassures internes ou diaclases mises en place lors du refroidissement d’un magma très profond. L’essentiel de ces roches se trouve noyé sous une épaisse couverture de débris (voir le temps des glaciers), elle-même support de sols épais et de la végétation naturelle ou cultivée. Ces roches n’apparaissent que de manière indirecte via les blocs empilés le long des murettes qui bordent les chemins (voir le temps des Artensiers). Des croupes granitiques arrondies entre Saint-Donat et le puy de Cheylat (Brassière) et de gros rochers épars (blocs erratiques) en sont les seuls affleurements naturels. 

Le temps des glaciers 

Creux et bosses arrondies sur un vaste plateau : l’Artense

Le modelé si particulier du paysage actuel de l’Artense résulte d’un autre événement géologique majeur : les dernières grandes glaciations quaternaires qui ont sévi entre – 300 000 et – 10 000 ans. Une masse de glace considérable a recouvert l’Artense actuelle pendant plusieurs centaines de milliers d’années. On parle de glacier de piémont car il était alimenté par des langues glaciaires venues des Monts dore, du Cézallier ou du flanc nord du Cantal et qui se rejoignaient sur ce plateau en contrebas à leurs pieds ; sa situation géographique sur le versant ouest « au vent », le plus arrosé, a favorisé les précipitations neigeuses dont l’accumulation engendre ces glaciers.

Des langues glaciaires venaient depuis les Monts dores tout proches

Ce manteau de glace mouvant a raboté le socle en polissant les roches à nu ou en les striant via les cailloux déplacés et mis en relief les affleurements plus durs ; il a dégagé les creux générant ainsi ce paysage « troué et moutonné». Mais il a aussi déplacé des quantités considérables de matériaux dont des blocs de toute taille (moraines) arrachés au socle ou détachés des hauts massifs volcaniques périphériques. Après la fonte des glaces à la fin de ce long épisode glaciaire, tous ces blocs et débris ont formé un manteau morainique qui ennoie la surface du socle.

Les très gros blocs d’allure souvent « exotique » ainsi déplacés sur des kilomètres ont alors échoué au hasard formant ces blocs erratiques dispersés dans le paysage comme des îlots rocheux improbables, sans lien avec les roches du sous-sol en dessous !  

Les routes sinuent et ne cessent de monter et descendre pour contourner creux et bosses !

On considère que ce glacier a sans doute été le plus bas ayant existé en France puisque les glaces ont atteint l’altitude de 450m. Ainsi s’expliquent ces paysages de creux et de bosses : H. Lecoq (1802- 1871), fondateur du Muséum d’Histoire Naturelle de Clermont-Ferrand, comparait l’Artense aux sites glaciaires de Suède et de Norvège. Cette région pourrait faire figure de modèle particulièrement bien conservé de région glaciaire en France au même titre que la Chaîne des Puys est vantée comme modèle de chaîne volcanique passée. 

Le glacier a raboté et poli les rochers granitiques

Le temps des tourbières 

Paysage nordique ; la floraison de la callune fausse-bruyère signe l’automne

Dans les creux dégagés par les glaciers, l’accumulation de matériaux fins et argileux a contribué à bloquer l’infiltration de l’eau en profondeur ; ainsi, avec la fonte des glaciers, se sont formés de nombreux petits lacs ou zones humides dans ces cuvettes. Malgré le réchauffement climatique qui a marqué la fin de la grande glaciation il y a environ 10 000 ans, ces zones ont conservé un climat plus froid du fait de leur proximité des grands massifs, de l’altitude et de leur position en creux. Le régime de précipitations assez important (influence atlantique) a conduit à l’installation d’une végétation particulière à base de mousses semi-aquatiques (sphaignes) qui se développent en coussins alimentés en eau essentiellement par les précipitations ; le microclimat froid favorise la très lente  décomposition de ces mousses qui s’accumulent en couches successives donnant naissance à un matériau brut riche en matière organique, de la tourbe. Au fil des centaines et milliers d’années qui ont donc suivi la fin de la glaciation, se sont ainsi mis en place des tourbières dites acides.

Ce circuit permet justement d’en découvrir une particulièrement bien conservée (seules 20% des tourbières d’Auvergne restent à ce jour en bon état de conservation) : la tourbière de Jouvion.

Espace Naturel Sensible (voir la chronique sur ce dispositif), elle fait l’objet d’un plan de restauration visant à rétablir un paysage mosaïque favorable à la biodiversité ; une espèce emblématique est particulièrement visée : un papillon de jour, l’azuré des mouillères, une espèce en très fort déclin et confinée dans ces milieux.

L’un des outils repose sur le pâturage pour limiter le développement de certaines espèces dominantes qui tendent à assécher et uniformiser le milieu. Des pontons permettent d’accéder au cœur de la tourbière où des mares ont été creusées, révélant ainsi la tourbe sous-jacente. Ainsi, cette tourbière connaît un nouveau temps de renaissance, à contre temps de l’évolution naturelle vers un assèchement et un boisement progressifs. 

Le temps des Artensiers 

Nous allons maintenant quitter le temps géologique pour entrer dans le temps humain. Cette région est occupée depuis longtemps par l’Homme ;  les Artensiers ont longtemps eu mauvaise réputation dont celle d’être « féroces dans leurs querelles » ou « d’avoir le goût des rixes et de recourir un peu facilement à un long couteau à gaine ou goujou » ! Mythe ou réalité ? En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’ils ont su faire preuve d’une énergie féroce pour occuper ces espaces aux sols peu fertiles ou trop humides. Comme dans le reste des moyennes montagnes auvergnates, la hêtraie peuplait  naturellement ces espaces et beaucoup de secteurs ont été déboisés. L’économie agricole ancienne reposait sur une polyculture pauvre avec la culture de plantes vivrières comme le seigle, le sarrasin ou la pomme de terre (on surnommait les Artensiers « mangeurs de pommes de terre ») ! Un élevage ovin et caprin peu productif complétait cette ressource. Pour ce faire, il fallait donc déboiser et ensuite rendre ces terres labourables ou pâturables. Ainsi, les Artensiers ont-ils du mener, siècle après siècle, un travail titanesque d’épierrement des parcelles reconquises sur la forêt : évacuer tous les blocs qui dépassent et les empiler en murettes pour délimiter les parcelles et créer un réseau de chemins de circulation. 

Avec l’évolution récente des pratiques agricoles et l’exode rural, une grande partie de ce réseau patiemment sorti de terre se trouve englouti par la végétation naturelle qui réinvestit les espaces peu ou plus exploités. Les chemins vifs sont devenus des chemins morts dont seules les murettes, même partiellement écroulées, permettent de retrouver la trace. Ainsi, il faut attentivement suivre les balises jaunes pour parcourir le circuit entre Saint-Donat et la tourbière de Jouvion car le chemin originel est devenu en maints endroits une sente virtuelle  perdue dans les landes ou les bois.

Le temps des Artensiers s’évapore sous nos yeux et cède la place à un paysage intensif avec son cortège de machines, de plastiques colorés et de bâtiments métalliques !

Le temps « moderne » prend possession des lieux autour des fermes encore en activité mais laisse (pour l’instant) les espaces les moins accessibles ou les plus pauvres retourner vers la lande et la forêt. 

Place à la machine

Le temps des envahisseurs 

Dans l’évolution du paysage végétal, deux espèces occupent nettement le devant de la scène : la fougère-aigle et le genêt à balais. Leur omniprésence, outre leur capacité naturelle à envahir les espaces ouverts, tient avant tout au climat relativement doux et humide (océanique ou atlantique) qui règne sur l’Artense avec un enneigement qui, même avant le réchauffement climatique, n’a jamais été permanent en hiver.  

La fougère-aigle forme d’immenses landes où elle occupe l’espace de manière quasi exclusive ; elle s’appuie sur son appareil souterrain formé de tiges rampantes profondes qui se ramifient en tous sens et engendrent régulièrement des « méga-feuilles » ou frondes. Elle ne se reproduit pratiquement que de manière végétative, ne fabriquant que très rarement des spores sexuées. Cette frondaison épaisse intercepte la lumière de mai à septembre avant de sécher sur pied ; les frondes sèches  s’accumulent sur place et forment un second manteau qui se couche sur le sol et bloque les possibilités de germination d’autres espèces végétales. Les landes à fougère-aigle bloquent ainsi l’évolution du paysage de manière prolongée et seuls de rares arbres pionniers (sorbiers, bouleaux) finissent par s’installer. Le bétail ne broute qu’assez peu cette plante mais la piétine quand même ce qui la limite un peu. On la récoltait néanmoins autrefois pour en faire de la litière dans les étables. La seule solution pour la limiter est le broyage mécanique qui doit être reconduit année après année ! 

Le genêt à balais, lui, suit une toute autre voie de conquête via ses graines projetées hors de ses gousses quand elles éclatent (voir la chronique sur le genêt à balais). Il grandit très vite et devient un grand arbuste aux mini-troncs multiples mais qui finissent par « s’écrouler » et mourir. Un pied vit ainsi en moyenne au plus une dizaine d’années mais, avant de mourir, il aura libéré des milliers de graines qui s’accumulent dans le sol, prêtes à germer à la moindre ouverture.

Il n’en restera qu’un squelette de branches

Comme ses racines fixent l’azote de l’air (via des bactéries symbiotiques) et contribuent donc à enrichir le sol, les anciens agriculteurs l’incluaient dans les rotations de cultures sous forme de « genestières » afin d’améliorer les sols. On récoltait de plus ces arbustes pour alimenter les fours à pain. Les moutons et les chèvres le broutent assez facilement par ailleurs. 

Landes à fougères et genêts : un paysage dominant en Artense

Le temps des géants

Etonnante trogne de hêtre : un monument naturel unique (Jouvion)

L’homme a aussi profondément modifié le paysage végétal via certaines pratiques comme la taille régulière d’arbres feuillus aptes à rejeter depuis un tronc coupé selon le principe de l’émondage (voir la chronique sur cette pratique très ancienne). Ceci fournissait du bois de chauffage régulier (tous les vingt ans en moyenne) et du bois d’œuvre via les gros troncs qui en résultent. Deux essences dominent ici quant à cette pratique : les frênes (voir la chronique sur le frêne) et les hêtres. Les premiers étaient particulièrement prisés car on récolte en fin d’été leur feuillage comme appoint de fourrage pour les vaches en période de sécheresse (« le fourrage aérien »). 

Comme ces arbres ont une certaine longévité, au fil des décennies, leur silhouette évolue vers une forme ramassée au tronc court et épais avec une couronne de grosses branches (têtards ou trognes). Ces arbres constituent de formidables réservoirs de biodiversité car ils regorgent de cavités et de micro-milieux (voir la chronique sur ce sujet) propices à l’installation d’une faune d’insectes exploiteurs du bois mort ou d’oiseaux nichant dans les cavités. Au cours de circuit, on croise une multitude de ces arbres remarquables comme ces hêtres difformes dans un pré juste avant la route de la tourbière de Jouvion. Le long du sentier au nord de la tourbière, on trouve une succession de très vieux arbres taillés en cépées comme alisiers blancs ou sorbiers des oiseleurs ; moins impressionnants du fait de la stature naturelle moins haute de ces essences,  ils n’en sont pas moins très rares et constituent eux aussi, à leur manière, des arbres remarquables ! 

Quel avenir pour ces arbres si la pratique de taille répétée ne se maintient plus faute d’exploitants ou de temps ? En plus, on tend à abattre ces êtres d’exception devenus « encombrants » dans la nouvelle logique intensive ; en témoigne, cette souche monstrueuse, monumentale, trouvée près du puy de  Cheylat et sur laquelle s’est installé de manière naturelle un sorbier ! 

Une souche d’une beauté monstrueuse absolue, colonisée par un sorbier ; impossible de dire quelle était cette essence (Le Sac : Puy de Cheylat)

Le temps des lichens 

Les murettes et les affleurements rocheux hébergent une riche diversité de lichens, formant des mosaïques naturelles multicolores du plus bel effet. Sur les affleurements rocheux, on trouve de belles colonies de tripe de roche, un grand lichen noirâtre comestible (voir la chronique sur ce lichen). 

Le temps des lichens est celui de l’extrême lenteur : ces êtres sont des champignons associés à des algues microscopiques qui, grâce à leur chlorophylle, pratiquent la photosynthèse comme des plantes à fleurs et approvisionnent le  champignon en matière organique ainsi élaborée (voir la chronique sur cette symbiose). Mais pour fonctionner, l’algue associée a besoin d’eau ; collé sur un rocher en plein soleil, le lichen se trouve soumis les trois quarts du temps en été à un régime de chaleur et sécheresse extrêmes qui l’obligent à entrer en vie ralentie. Dès qu’une pluie importante mouille le lichen, il reprend son activité et son algue se met à travailler à plein régime. Ainsi, le lichen ne se développe qu’en pointillés : quelques heures ou quelques jours par ci par là, plutôt d’ailleurs en hiver mais avec la limite des basses températures ! Chacun de ces organismes ne grandit donc souvent que de quelques millimètres en diamètre par an … les bonnes années, sans oublier la compétition entre espèces qui se côtoient ! 

Le champignon de son côté récupère des éléments minéraux via ses filaments en contact avec la roche mais peut aussi profiter de la décomposition de matière organique qui, par hasard, atterrit sur ce substrat aride et nu : ainsi, les crottes des oiseaux ou des mammifères qui choisissent souvent ces rochers comme perchoirs ou bornes de marquage participent à l’alimentation des lichens améliorant leur ordinaire … dopant un peu leur pas très lent ! Les mousses, qui sont elles des plantes vertes, fonctionnent un peu sur le même mode : une entrée en vie ralentie à la moindre sécheresse et une renaissance en s’imbibant d’eau lors des pluies ; dépourvues de racines, elles colonisent les rochers en se plaquant dessus ! 

Colonies noirâtres de tripes de roche sur un affleurement granitique

Le temps des migrateurs 

Traquet motteux

En cette mi-septembre, on n’entend plus guère les oiseaux dont la période de reproduction générale est définitivement close depuis la mi-août ; finie le temps des parades et des chants ou des cris des jeunes qui réclament leur pitance. Pour autant, le marcheur attentif remarque des envols dans les buissons, des fuites furtives, des cris brefs, … Nous sommes dans le temps de la migration d’automne qui rythme la vie de nombreuses espèces d’oiseaux indigènes. Là, sur une branche au bord du chemin, un passereau beige s’envole pour capturer un insecte volant et revient à son perchoir : un gobe-mouche noir, une espèce non nicheuse ici qui vient peut-être de Scandinavie ou d’Europe centrale. Des cris durs résonnent dans un roncier tac ! tac ! : une fauvette à tête noire doit être en train de se gaver de mûres pour se constituer une bonne réserve de graisse avant d’entreprendre son voyage vers le sud. Ici, sur un gros bloc, un autre passereau s’agite sur place tout en agitant sa queue : un traquet motteux en migration. Certains de ces oiseaux viennent du Groenland  et vont effectuer un voyage de plusieurs milliers de kilomètres pour aller passer l’hiver en Afrique centrale (voir la chronique sur ce migrateur hors pair) !  Une bande de jeunes chardonnerets s’active sur des têtes de cirses et récolte les graines à plumets : ils sont nés dans la région ou bien viennent de quelques centaines de kilomètres. Des bergeronnettes grises déambulent au milieu des troupeaux de vaches tandis qu’une bande pipits farlouses aux cris aigus se lève. Ces deux corneilles noires perchées sur un button granitique échappent peut-être à cette frénésie ambiante : a priori, elles sont sédentaires mais peuvent très bien effecteur des déplacements vers des altitudes plus basses en début d’hiver.

Ainsi, le marcheur se déplace sans trop s’en rendre compte au cœur d’un flux continu d’oiseaux en transit ! Ils ne sont ici que le temps d’une escale. 

BIBLIOGRAPHIE

Site Balirando avec le descriptif de ce circuit 

Note préliminaire à l’étude morphologique des marges du glacier de l’Artense (Massif Central).Veyret Yvette.Revue de géographie alpine, tome 61, n°2, 1973. pp. 203-221 

Aspects géographiques de l’Artense ; Couderc J.-M.Norois, n°78, Avril-Juin 1973. pp. 301-319 

L’Artense. Arbos Philippe. Revue de géographie alpine, tome 20, n°4, 1932. pp. 677-700 

Site geo-cybercantal.net : Les traces de l’action glaciaire en Artense